BD d’Asie

Conductor – Tome 2 – Par Manabu Kaminaga et Nokiya – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 25 février 2012                      Lien  
Les cauchemars de la jeune flûtiste sont récurrents. Elle est, à son corps défendant, la clé de multiples serrures qui ouvrent sur un passé bien sombre.

L’ancien groupe d’amis du conservatoire s’est reformé avec l’arrivé du chef d’orchestre remplaçant. Un malaise s’installe définitivement en son sein, les brumes du mystère s’épaississent. L’arrivée d’un journaliste venu d’Allemagne et qui accuse Yasufumi de meurtre en contactant son rival pour le cœur de Akiho envenime d’autant plus la situation.

Mais ce dernier entrant n’a pas l’air d’un blanche colombe lui non plus. D’autres cadavres sont exhumés et les secrets vont devoir sortir des placards. Le malaise des personnages s’accroit, les faux-semblants sont partout, tous sont suspects...

Le scénario continue de monter en épingle une traque de la vérité entre plusieurs situations qui s’enchâssent. La plongée dans les méandres de l’âme se poursuit entre manipulation et divagations, souvenirs d’un passé occulté et des cauchemars qui font remonter une douloureuse expérience à la surface.

Chacun se retrouve confronté à sa part de ténèbres et à ses plus ou moins grandes cachoteries. Entre hypocrisie, trahison et mensonge, chacun cherche sa voie. Les personnages veulent l’oubli, seule la soliste Naomi souhaite l’absolution.

Ce second tome (d’une série achevée de quatre) se situe dans la continuité avec le premier en terme d’intrigue. Elle est bien mise en place et se déroule tel du papier à musique. Le scénariste sait ce qu’il veut faire. La trame principale est bonne et le passage d’un personnage à un autre est fluide grâce à des renvois efficaces. Tous ont un rôle à jouer, pas de place ici pour une potiche. La tactique du scénario est bien rodée et l’univers où évoluent les différents protagonistes épuré. Kaminaga mène ses troupes tel un chef d’orchestre.

Malheureusement, parfois la linéarité du récit lui joue des tours. Analysant trop chaque situation, le récit s’en trouve alourdi. Une simplification momentanée serait peut-être bienvenue. De plus, lorsque le récit se penche sur un plan où tous sont regroupés, l’auteur a du mal à traiter favorablement leur rapport. L’histoire de couple gangrène la narration. Les prétextes à l’intrigue doivent se poser comme les contours de l’action, le fond sur lequel se tisse la trame, leurs approfondissements sont fortuits. Abstraction faite de ces passages, les postures des acteurs prisent une à une sont excellentes.

Le dessin est toujours classique, un peu trop simplifié tout de même. Au vu des situations, on aimerait un travail plus avancé sur les textures et les décors. Les arrières-plan sont éludés. On ressent de la facilité : la mise en scène par instant faiblarde et le graphisme trop lisse desservent quelque peu le propos. Même si le dessinateur doit se concentrer sur les visages, avec des gros plans saisissants, étant donné le propos, une étude plus approfondie de l’environnement serait compensatoire.

Le scénariste nous offre un récit à clé. De multiples énigmes toutes liées entre elles et la solution ne surgira qu’au bout du démêlage de la pelote.

(par Vincent GAUTHIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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