Saluée dès ses débuts (Le Goût du Paradis chez Ego Comme X), Nine Antico se joue avec classe du difficile rendez-vous du second album. La dessinatrice française emprunte à Lou Reed le titre de son disque rédempteur de 1975 : Coney Island Baby. Derrière cet intitulé clinquant, Nine Antico développe le portrait en trompe l’œil de deux machines à fantasmes.
C’est dans les couloirs du sulfureux Play Boy Mansion que débute cette histoire. Deux jeunes femmes consultent Hugh Hefner avec la ferme intention de devenir playmate. Le séducteur en peignoir met en garde les filles : le parcours est semé d’embûches. Il entame alors un récit qui alternera les années d’après-guerre de la pin-up Betty Page, et les seventies de la star de Gorges Profondes Linda Lovelace. Grandeur et décadence, c’est un portrait en creux du rêve américain de célébrité.
Peu importe finalement si l’auteur prend des libertés avec l’histoire, et si son livre souffre de quelques longueurs. Avec Coney Island Baby, Nine Antico transcende les clichés et tisse un lien imaginaire entre deux femmes qui ont, chacune à leur manière, révolutionné leur époque avant de connaître le désenchantement
Assurément une des lectures incontournables de l’année.
(par Morgan Di Salvia)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander ce livre sur Amazon ou à la FNAC