On attendait un geste, il est venu. Hier dans un communiqué, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, annonçaient la mise en place d’un dispositif visant à aider les libraires indépendants à poursuivre leur activité à travers la vente en ligne. Une mesure qui est davantage une invitation à s’adapter à la nouvelle donne commerciale du livre qu’une aide à proprement parler.
Le processus est le suivant : « Les libraires pourront déposer auprès de l’Agence de Services et de Paiement (ASP) une demande de remboursement, accompagnée des factures justifiant des coûts d’expédition des commandes prises à partir du 5 novembre pour obtenir le soutien de l’État. Seront éligibles les librairies indépendantes, c’est-à-dire les entreprises répondant aux critères de taille TPE et PME et dont la vente de livres neufs est l’activité principale. » Cette disposition ne concerne pas les commandes qui sont retirées sur le point de vente.
Par ailleurs, La Poste a ajouté cette disposition supplémentaire : « Afin de réduire l’avance de trésorerie des libraires, et de réduire les délais de livraisons de proximité à J+1, La Poste met en place une remise sur son offre « Proxicourses Librairies ». Celle-ci sera disponible au tarif de 2 euros au lieu de 4,5 €. Elle sera éligible au dispositif de prise en charge des frais de port ci-dessus. »
« Il est essentiel que la vente de livres continue, a commenté la ministre de la Culture. Par la prise en charge des frais d’expédition, l’État est à nouveau aux côtés des librairies, en rétablissant des conditions de concurrence équitables et en favorisant leurs ventes à distance. »
Il était temps. Le confinement a eu un effet immédiat sur la vente des livres : elle a favorisé les grands opérateurs de la Vente Par Correspondance que sont Amazon, Fnac et autres et elle a pesé sur la trésorerie des petits points de vente qui se trouvent avec des stocks immobilisés qui gèlent leur actif circulant. Il est possible que ces dispositions entraînent une augmentation des retours à l’éditeur, seul moyen pour les libraires de soulager aujourd’hui leur trésorerie.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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