Au pied du mont Fuji, la ville de Yokobashiri, qui a également la particularité d’abriter les Forces d’autodéfense japonaises. Mais lorsque l’un des soldats, récemment revenu de l’étranger, décède à l’hôpital foudroyé par une mal inconnu, une inquiétante machine se met en branle. Le corps du soldat rapidement récupéré par les militaires, des cas similaires qui apparaissent un peu partout en ville : c’est une véritable crise épidémiologique qui se fait jour.
Le récit suit la médecin Suzuho Tamaki, qui détecte rapidement le caractère anormal des cas qui se présentent aux urgences de l’hôpital. Mais les résistances qu’elle doit affronter sont puissantes : difficile pour les autorités de reconnaitre l’étendue des dégâts et d’assumer mener une enquête sur le sujet. Pourtant, l’heure est grave : ce n’est rien moins qu’une variante de la peste qui se propage dans toute la cité.
On comprend alors pourquoi une citation d’Albert Camus, auteur de La Peste, sert d’épigraphe à ce manga. Thriller médical, Contamination marie enquête, tragédies individuelles et faillites collectives, lâcheté ordinaire et courage exceptionnel, principe de solidarité et calcul politique.
Ao Acato fait habilement dialoguer les différentes formes d’engagement, et donc de logique d’action, de ses personnages : dévouement empathique jusqu’à l’entêtement pour son héroïne, pragmatisme scientifique pour Haragami, chercheur spécialiste du domaine, ou encore le dilemme entre loyauté et vérité qu’éprouve le docteur militaire Komano.
Contamination s’offre donc comme un manga haletant, passionnant à suivre par le sujet qu’il aborde et par le traitement dynamique, réaliste et intelligent qu’il en propose.
(par Aurélien Pigeat)
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Contamination T1 & T2. Par Ao Acato.Traduction Pascale Simon. Kana, collection "Big Kana". Tome 2 sorti le 23 novembre 2018. 176 pages. 7,45 euros.