C’est la Ligue des Auteurs Professionnels qui a relayé l’appel. En plus d’énoncer les différentes mesures mises en place ou maintenues par plusieurs organismes en faveur des auteurs (dont le maintien des subventions du CNL et de la SOFIA aux festivals et événements annulés), le communiqué met en avant la lettre ouverte du 18 mars à l’intention des pouvoirs publics rédigée en partenariat avec la Charte des Auteurs et Illustrateurs jeunesse, l’ADABD et les États Généraux de la Bande Dessinée.
On y retrouve plusieurs pistes de réflexion et de propositions d’aides aux auteurs parmi lesquelles la suspension des prélèvements d’impôts, une indemnité mensuelle d’urgence, ou encore le maintien des rémunérations des auteurs et autrices dans le cadre d’événements annulés. Une série de huit propositions que vous pouvez retrouver sur leur site.
Vers une réouverture des librairies ?
La réponse du ministère ne s’est pas faite attendre : le jour-même, le communiqué de presse Crise sanitaire : premières mesures du ministère de la Culture en soutien au secteur culturel était dévoilé, présentant une série de réponses pour tous les secteurs culturels. Ce texte fait écho à l’attention particulière et récente apportée par l’exécutif à la culture en période de confinement : le ministre de l’économie Bruno Le Maire déclarait ce matin sur France Inter "J’estime que les librairies sont un commerce de première nécessité" et promettait d’étudier une possible réouverture de ces commerces.
On apprend ainsi qu’une enveloppe de cinq millions d’euros a été débloquée par le CNL pour soutenir les acteurs du livres (auteurs, éditeurs, libraires). Le ministère affirme également porter une "attention particulière à la rémunération des auteurs qui devaient participer" à des festivals annulés. Pour le secteur du livre, peu de chiffres précis (en dehors du budget global du CNL), ni de mesures concrètes, mais des promesses et des "attentions portées" : il y a peu de chance que les auteurs s’en satisfassent.
Habitués des conflits avec les pouvoirs publics, les auteurs - particulièrement de bande dessinée - montent au créneau depuis plusieurs années pour dénoncer la précarité inacceptable dans laquelle beaucoup vivent. Et en dépit des commissions, expertises et autres Rapport Racine, ils n’ont au final toujours pas obtenu gain de cause. Il ne reste plus à espérer que le soutien aux auteurs pendant cette pandémie ne sera pas leur nouveau serpent de mer. « Quoi qu’il en coûte ! » avait martelé le Président...
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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