Tom Dare a 35 ans et est pianiste dans un groupe de jazz. Sa vie prend pourtant un tournant aussi pénible que commun : il vient tout juste de divorcer. Malgré le soutien de son avocat et ami, il accuse le coup.
Quelques jours plus tard, Tom se réveille avec un doigt engourdi. La semaine suivante, la paralysie s’étend aux mains, puis aux bras. Ses membres sont comme pétrifiés. L’avis des médecins est sans appel : le corps de Tom se transforme irrémédiablement en pierre...
À mi-chemin entre les affaires médicales qui inondent notre télévision et un récit plus intimiste, Joe Casey nous livre un récit intéressant. Malgré qu’il soit affecté par une certaine inertie à mi-course, celui-ci se dévoile passionnant lorsque le scénariste se lance dans une petite critique de l’image des (super-)héros, personnages dont il est familier. Le final, très acide contre la société américaine, sa ’peopolisation’ et l’instrumentation des héros parodiés est jubilatoire !
Encore plus efficace est ce Charlie Adlard dans une forme exceptionnelle qui scotche le lecteur grâce à son graphisme impressionnant. Celui que beaucoup auront découvert dans Walking Dead utilise un noir et blanc sans hachure ni ombrage, très ’ligne claire somme toutes’. Sa maîtrise est confondante, et même si le récit amorce quelques lenteurs, chacune de ses pages est une réussite.
Corps de pierre est un donc récit oscillant entre l’intime et le grand spectacle. Il pose également la délicate question de savoir ce qui nous lie à nos proches. Un questionnement parfois trop dense, mais sublimé par un trait impressionnant !
(par Charles-Louis Detournay)
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