Cosey, Jean-Pierre Duffour, Paul Gillon, "Le Baron noir", Jean Chakir, "Robin des bois", les reprises et les débats du SoBD au sommaire de Bananas n°15

Évariste Blanchet et Renaud Chavanne constituent les chevilles ouvrières de cet objet éditorial à la fois rigoureux et instructif bien qu’une petite équipe vient contribuer à une approche plus éclectique et transdisciplinaire.

Quand ils ouvrent un album de Cosey, il n’est pas certain que les lecteurs pensent immédiatement à la place des « histoires de famille » dans l’œuvre de cet auteur. C’est pourtant l’axe qu’a retenu par Olivier Jarrige pour revisiter quelques uns des principaux albums du dessinateur suisse. Un éclairage inédit et surprenant mais non dénué d’intérêt.

Jean-Pierre Duffour, est non seulement responsable de la couverture de ce numéro mais aussi prétexte à un long entretien, complété d’un récit de quatre planches inédites. L’occasion toute trouvée pour (re)découvrir le travail de cet auteur à la démarche originale et singulière.

Le compagnonnage entre BD et presse écrite remonte aux origines du medium, c’est aussi le lieu de nombreux sujets de préoccupations : évolution comparée des deux supports d’expression, statut des auteurs, retour sur les grands succès comme 13 rue de l’espoir de Paul Gillon ou Le Baron noir du duo Got Pétillon. Autant de sujets qui traversent les relations entre la presse et du monde des bulles.

La retranscription des débats ouverts lors du 11e SoBd, en décembre 2011 jette un éclairage argumenté sur les échanges entre les participants, parmi lesquels Gilles Ratier, Harry Morgan, Pierre Bizalion ou Jessica Kohn. Les échanges sont fouillés et érudits et rappellent à quel point la presse quotidienne fut le terreau de grandes séries et l’opportunité pour de nombreux auteurs (et non des moindres !) de se faire connaître et de faire leurs premiers pas.

Loin de se complaire dans un discours nostalgique, la revue revient aussi sur le travail de Jean Chakir, présente un panel de maîtres du comique italiens ou s’intéresse au traitement du personnage emblématique  Robin des Bois.
A l’heure où la reprise de personnages fétiches (Gaston, les Schtroumpfs ou Lucky Luke) ne cesse de développer, les deux pages de Benoît Barale portent un regard acide et pertinent sur ce phénomène éditorial.

L’approche de Bananas continue de puiser non seulement dans les classiques mais aussi des réflexions sur les grands enjeux de l’évolution du monde des bulles tout en se gardant de toute visée promotionnelle.

Une démarche à saluer et à soutenir.