Si Stephen King est considéré comme un des maîtres des récits horrifiques, cet album n’est pas l’adaptation d’un de ses écrits, mais bien la transposition du premier film Creepshow de George Romero, sorti en 1982.
Avec La Nuit déchirée, ce seront les seules fois où King écrivit directement pour le 7e art [1]. Par la suite, il préféra se tourner vers la télévision, avec La Tempête du siècle, Rose red, Compte à rebours et d’autres mini-séries dont un épisode des X-Files.
Concernant Creepshow, il signa cette adaptation en bande dessinée avec Bernie Wrightson, à qui on doit également la superbe illustration du célèbre roman Frankenstein, réédité aussi chez Soleil.
Creepshow est un hommage tordant aux petits récits d’horreur, en particulier aux fameux Contes de la crypte. Dans ces cinq courts récits, on ne sait plus si l’on doit rire, prendre peur ou s’indigner. C’était bien toute l’intention de l’écrivain, qui joue avec les codes pour mieux plaquer son récit en faisant référence aux comics de son enfance.
Prendre Creepshow au premier degré rendra très rapidement la lecture fastidieuse. Il faut se détacher de toute crédibilité pour apprécier la critique d’une société américaine sectaire et apprécier le décalage des scènes d’horreur présentées.
Publié précédemment chez Albin Michel en 1983, cet album était réputé introuvable. Les amateurs de Stephen King et de récits horrifiques à la sauce américaine pourront donc arrêter de le chercher en pure perte. La réédition de Soleil présente une nouvelle couverture qui se détache de l’affiche du film de l’époque. Le nouveau lettrage et la nouvelle traduction achèvent de relooker cet album culte. On pourrait débattre longtemps de l’intérêt de cette nouvelle version, au ton plus pesant, mais cela ne heurtera pas le lecteur, tant l’album conserve sa saveur initiale. Dommage qu’une fois de plus, l’éditeur ait fait l’impasse sur une courte préface introductive qui aurait rendu à l’œuvre toute sa dimension « historique »...
(par Charles-Louis Detournay)
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[1] Deux des cinq courts récits furent toutefois publiées auparavant par King, mais leur adaptation ainsi que les trois autres inédits, l’introduction (avec le propre fils de Stephen King) et les deux épilogues furent réalisés spécifiquement pour le film. L’album ne reprend que les cinq récits.
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