Cyberwar, T. 1 : Day One - Par Daniel Pecqueur & Denys - Delcourt

Avouons-le sans détour : l’on n’est plutôt amateur des scénarios de Daniel Pecqueur : Thomas Noland avec Franz, [Arctica>art8901, Golden City & Golden Cup, Yiya, etc. Et à l’annonce d’une nouvelle série au titre prometteur, Cyberwar, accompagné par Denys amateur d’ambiances policières et distillateur de suspense (Jour J, Comptines d’Halloween, District 77, Le Casse T3, Dans la nuit), on en salivait d’avance !

Il faut dire que le pitch est attractif : lors d’un match de base-ball auquel assiste le président américain, un blackout plonge la ville dans les ténèbres. C’est la panique ! Le chef du gouvernement est évacué par hélicoptère pour éviter les troubles qui s’emparent de la rue. Dans le même temps, Jack rentre chez lui en moto et croise sur sa route un homme mourant qui lui intime d’emmener une clef USB à la Maison blanche pour éviter une troisième guerre mondiale. En effet, les cyberterroristes ont déjà envoyé un missile d’un sous-marin US vers la Corée du Nord. Et celle-ci se prépare à la riposte…

Malheureusement, à la lecture, on déchante un peu… Malgré quelques invraisemblances techniques, les premières pages sont haletantes, mais la suite manque de concrétisation. Pecqueur a placé beaucoup de séquences dans ce 46 pages afin de renforcer la crédibilité de son scénario apocalyptique. Mais avec un retour de boomerang assez néfaste : on passe trop vite d’un personnage à l’autre, sans qu’il leur soit accordé le temps nécessaire pour leur donner de l’épaisseur et créer le lien avec le lecteur. Les personnages vont et viennent, vivent et meurent, sans apporter le sentiment attendu.

On se retrouve donc à « subir » le scénario, en attendant les surprises, génératrices de suspense. Mais ce « premier jour », comme le titre de l’album Day One l’indique, se contente majoritairement de recycler des éléments éculés déjà éventés dans des séries télévisées. L’intrigue patine et chaque début de résolution conduit à une impasse. Dommage.

Côté dessin, malgré un lettrage manuel parfois aléatoire, Denys réalise un album à la hauteur de nos attentes : dessin, cadrage et mise en pages servent le récit au mieux, tout en conférant la dose de réalisme nécessaire grâce à un appui documentaire solide.

Nos réserves envers ce premier tome se cantonneront-elles à la mise en place de la série ? Peut-être faut-il que, comme cela avait été le cas avec le Prométhée de Christophe Bec, deux tomes soient parus pour bien comprendre le rôle de chacun des protagonistes.

Reste la couverture de ce premier tome (réalisée par Nicolas Siner), tout simplement exceptionnelle, tant dans son graphisme que sa composition. De quoi nous donner envie d’attendre le tome 2 prévu dans quelques mois...

Et pourtant, quelle entrée en matière !!