Nous avions en son temps parlé du tour de France du Groom, lequel évitait soigneusement Angoulême pendant le Festival. Soucieuse sans doute de ne pas être noyée dans la masse des événements angoumoisins, la direction de Dupuis a choisi de revenir à Angoulême, hors festival et pour un délai plus long permettant la médiation avec les différentes institutions de la région, notamment les écoles.
Ce sont donc les 400 m2 de sa salle d’exposition temporaire qui sont consacrés au héros belge dessiné en 1938 par Robert Velter et qui se perpétue depuis sous le crayon de dessinateurs de talent, et même de génie (sauf quelquefois...).
L’occasion pour le plus important fonds patrimonial d’Europe de ressortir ses trésors complémentés par des prêts de collections particulières : Planches originales, documents rares et bien entendu la collection des fascicules originaux de l’hebdomadaire de la bonne humeur.
L’expo se veut "conçue dans un esprit résolument joyeux" : "Dans un décor qui évoque le château de Champignac, la table de travail reconstituée d’André Franquin, le plus marquant des dessinateurs de la série, rappelle le studio bruxellois de la rue du Brésil, où il a concocté ses chefs- d’œuvre, annonce le dossier de presse. Depuis ce point nodal se déploient des espaces scénographiés qui présentent les quinze dessinateurs successifs de la série (et leurs scénaristes), au moyen de planches, esquisses, documentation, photos, agrandissements… Des extraits d’émissions télévisées retrouvées dans les archives de la RTBF et de l’INA… ou du musée de la bande dessinée, mais aussi des audiovisuels tournés spécialement pour l’occasion donnent la parole aux créateurs, qui livrent chacun leur vision du personnage."
Mais le journal de Spirou, toujours diffusé depuis 1938, le seul ayant survécu avec son prédécesseur Mickey (1934), n’est pas absent : son parcours aussi est retracé, de même que els personnages issus de la série, que ce soit le Marsupilami ou le Petit Spirou, dont le dessin animé vient d’arriver sur nos écrans, ou encore la galerie-hommage des "illustres" dont les originaux sont présentés.
Pour accompagner cette spiroumania angoumoisine, le site de la revue en ligne Neuvième Art propose sur le portail de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, propose un copieux dossier sur Spirou.
Nous vous en reparlerons.
"Comment on dit septante-cinq ans en turc ?"
C’est la même démarche -mais bien plus modeste- qui a lieu sur les bords du Bosphore, à l’Institut Français d’Istanbul, dont l’inauguration a eu lieu hier dans le cadre du Festival Istanbulles : Près de soixante documents retracent le parcours du héros de Marcinelle, publié en Turquie par les éditions Tudem, avec un focus particulier sur le Marsupilami publié de son côté par YapıKredi.
Le Consul Général de France, Hervé Magro a salué la présence de la bande dessinée à l’Institut Français, qu’elle occupe chaque été depuis maintenant quatre ans. Les invités du festival cette année sont Catel, l’auteure de Kiki de Montparnasse et de Olympe de Gouges (les deux ouvrages sont chez Casterman) et son scénariste José-Louis Bocquet, par ailleurs éditeur-adjoint des éditions Dupuis et un éminent spécialiste de l’univers de Spirou.
La question s’est posée de savoir s’il y avait une différence de traduction entre "soixante-quinze ans" et "septante-cinq ans". Il semble que non...
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Spirou, un héros dynamique - Du 29 juin au 6 octobre 2013 - Cité de la Bande Dessinée, Angoulême.
Spirou & le Marsupilami, une exposition d’Istanbulles, jusqu’au 31 août 2013 - Institut Français d’Istanbul, 4 place Taksim, Istanbul.
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