Le 1er septembre 1513, l’aventurier espagnol Vasco Nuñez de Balboa devient le premier européen à regarder l’Océan Pacifique. Parti de la ville de Santa María qu’il avait fondée deux ans plus tôt, il venait de se frayer un chemin avec sa machette, à travers les forets et les habitants de la région.
Effectuée avec deux centaines de conquistadores improvisés et un millier d’alliés des tribus locales, la traversée de l’isthme de Panama fut le grand exploit des espagnols, leurs permettant d’ouvrir une voie vers la rive du Pacifique et de créer une plateforme d’où envoyer des expéditions vers le plus grand empire des Amériques, Tawantinsuyu : les Incas.
Album historique très bien documenté, il raconte avec économie de moyens (que 48 pages !) les péripéties de cette traversée, jalonnée d’embûches, de maladies, de tentatives de trahison et les nombreux affrontements avec les tribus locales qui tentèrent de barrer la route aux envahisseurs. Breccia sublime ce récit historique par son dessin en couleurs directes, tout en reproduisant de nombreuses scènes narrées lors des chroniques légués par les conquistadores.
Faute de temps pour déployer la complexité de l’époque et des nombreuses conspirations qui ont zappé de l’intérieur les efforts de la couronne espagnole, certains passages pourront confondre un lecteur peu familier avec les événements et les personnages historiques. Malgré les efforts didactiques de Cristóbal Aguilar Jiménez, nous recommandons de faire appel à une chronologie détaillant les différentes étapes de cet épisode fascinant de l’histoire de l’humanité.
Initialement édité en Espagne pour commémorer les 500 ans du début de la conquête de l’Amérique, l’album permet de découvrir une autre facette de l’immense talent d’Enrique Breccia.
(par Jorge Sanchez)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
D’une rive à l’autre, La découverte du Pacifique - Par Cristóbal Aguilar Jiménez et Enrique Breccia. Éditions iLatina. 48 pages - 15€.
La chronique "Un financement participatif pour Lovecraft" par Thomas Figueres