Mike Thorne sort de prison après 4 ans de détention pour avoir laissé un peu trop parler ses poings d’ex-boxeur professionnel. Ce grand baraqué à la belle gueule n’est pas un ange, mais ce n’est pas non plus un salaud. Une promesse faite à un co-détenu va l’entraîner bien loin de ses envies de calme et de tranquillité, mais une promesse faite à un mort ne se renie pas...
Steven Grant et Mike Zeck, l’équipe tristement célèbre pour avoir lancé dans son propre titre l’un des pires personnages Marvel, le Punisher [1], nous offrent ici un beau portrait de solitaire empêtré dans une histoire d’argent et de sang où les hommes veulent sa peau et les femmes, elles, sont tout sauf de charmantes vamps.
Le dessin de Zeck, très nerveux, qui donne l’impression d’avoir été jeté sur le papier avec la même rage que celle que manifeste le personnage principal, est un vrai plaisir. L’artiste crée de vraies gueules, travaille les regards (celui de son protagoniste en dit long sur ses démons intérieurs), et ne sublime jamais la violence, bien au contraire.
Damned est un bel exemple d’oeuvre personnelle de la part de deux artistes qui ont travaillé dans les mines de sel que sont Marvel et DC. Certains n’en ressortent pas indemnes, d’autres trouvent l’énergie de créer des histoires que jamais les deux mastodontes de l’édition américaine n’auraient publiées. Les éditions Kymera nous proposeront d’ailleurs bientôt d’autres oeuvres vraiment uniques, comme de l’héroïc fantasy que n’aurait pas renié Neil Gaiman, ou une histoire post-Guerre des Mondes d’une noirceur tout aussi remarquable que sa beauté formelle. On les attend avec impatience !
(par François Peneaud)
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