Mozart, Salieri, Casanova... Ces noms vous disent quelque chose, forcément. Mais pas celui de Lorenzo Da Ponte. Il a pourtant croisé ces trois figures du 18ème siècle et créé, après son exil aux jeunes Etats-Unis, la première salle d’ opéra de New-York. Sous la forme d’une saga déconstruite en aller-retours entre les époques, cette biographie flamboyante évoque à la fois le Da Ponte érudit, enthousiaste, et le libertin passé d’une religion à l’autre avant d’envoyer valdinguer les bonnes mœurs...
Surprise de retrouver Clément Baloup dans un registre historique plein de références littéraires et historiques, lui qui a tant fait pour la mémoire de la diaspora asiatique. En tandem avec Eddy Vaccaro, dont le style mouvant privilégie ici l’aquarelle, il dévoile une vie fascinante. Da Ponte semble avoir sans cesse oscillé entre le trivial et l’amour de l’art, ses livrets d’opéra pour Mozart restant à la postérité [1].
Né Juif dans une famille italienne de Venise, Da Ponte symbolise aussi un destin de migrant trouvant son salut dans la liberté et le partage de la culture, avec toujours en tête d’apprendre et d’enseigner. Un portrait saisissant dont l’unique petite faiblesse réside dans des couleurs un peu pâles.
(par David TAUGIS)
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[1] Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Cosi Fan Tutte