La veille de ses dix-sept ans, Lya est renversée par un chauffard qui la laisse pour morte sur la chaussée. Cet accident dramatique lui a fait perdre l’usage de ses jambes et l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant. Quatre ans plus tard, elle termine son DUT Carrières juridiques, puis intègre en stage un prestigieux cabinet d’avocats. Un choix de stage qui ne doit rien au hasard, car entre temps, elle a appris que le conducteur a acheté le silence de ses parents par l’intermédiaire de ce cabinet. Cachée sous un pseudonyme, Lya est bien décidée à découvrir le nom du conducteur qui l’a renversée et de se venger, aidée dans son plan par son meilleur ami Antoine.
Déjà au scénario des séries Les Zindics anonymes et La Boite à musique, cette dernière venant de recevoir le prix des écoles lors du dernier festival d’Angoulême, Carbone s’impose un peu plus avec cette nouvelle série comme l’une des nouvelles scénaristes-vedettes de Dupuis. Avec Dans les yeux de Lya, elle signe un album à l’ambiance plus psychologique, plus tendue que dans ses précédents, avec des personnages attachants qui donnent envie de tourner les pages pour découvrir la suite de l’enquête.
Ce premier album en annonce d’autres, car l’histoire est construite afin de poser les bases et présenter le rôle des protagonistes d’une série qui s’annonce à rebondissements et dont ce premier tome se termine sur un suspense.
En présentant son héroïne avec un handicap moteur important, chose rare dans une œuvre, Carbone montre comme il est difficile d’évoluer en étant cloué dans un fauteuil roulant. Lya est obligée de compter sur les autres et le moindre obstacle, qui serait banal pour un valide, comme un escalier à descendre, oblige l’héroïne à monter un plan compliqué pour s’en sortir. Mais sa détermination fait qu’elle n’abandonne pas à la moindre contrariété.
Justine Cunha au dessin signe ici sa première bande dessinée. Les graphismes sont assez surprenants, un peu cartoon, les personnages sont très expressifs, les couleurs sont chaudes. Tout cela détone avec le ton de l’histoire, mais l’accompagne à merveille.
(par Adrien LAURENT)
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