Dans mes veines T1 - Par Damien Marie et Sébastien Goethals - Editions Bamboo

Barbie est une femme-flic, chargée d’infiltrer les milieux branchés de la capitale où la drogue circule en toute impunité. Au cours de ses enquêtes, vie publique, vie professionnelle et privée vont étroitement se mêler pour le meilleur et surtout pour… le pire !

La policière a entamé une relation amoureuse plutôt tumultueuse avec Jill, célèbre top model égérie d’un univers où défonce, fric et règlements de compte servent de toile de fond aux rapports humains. Barbie ne tardera pas à se brûler les ailes en fréquentant ces milieux d’un peu trop près. Sombrant dans la dépendance, écartelée entre sa passion pour le mannequin et les attentes de ses supérieurs, la jeune femme devient très vite fort peu opérationnelle et incontrôlable.

Deux ans après sa rupture avec Jill, un matin elle retrouve son amante… assassinée dans sa cuisine ! Comment la jeune femme est-elle arrivée là ? Pourquoi Barbie ne s’est-elle aperçue de rien ? À quel point la policière est-elle impliquée dans ce meurtre ? Obligée de fuir pour éviter d’être accusée à tort, elle devra démêler une affaire compliquée entre enjeux de pouvoirs et sentiments, entre dealers mondains et brigade des stups.

Les récits de Damien Marie nous transportent toujours dans des univers très singuliers. Après la moiteur des polars sudistes de Welcome to Hope, les dérives effrayantes d’un futur proche dans Ceci est mon corps ou les ambiances crépusculaires de Wounded western très fin de siècle, le scénariste nous entraîne cette fois dans les coulisses de la mode parisienne.

Comme souvent, ses personnages ne sont ni lisses ni simples mais toujours à la limite du « borderline ». En choisissant comme héroïne une femme-flic homosexuelle et consommatrice de drogue, il brouille suffisamment les cartes pour égarer le lecteur dans un univers troublant et perturbant. Démarche singulière d’un auteur qui à travers ses histoires s’amuse à nous projeter les faces sombres d’un monde noir, cynique et désespéré.

Auteur incontournable du catalogue Bamboo / Grand Angle, il poursuit à cette occasion sa collaboration avec Sébastien Goethals. Le dessinateur de Ceci est mon corps n’en est pas à son coup d’essai. Après un passage par l’animation et la mise en couleurs (notamment le premier épisode de Spoon & White de Yann et Léturgie), ce jeune auteur s’impose peu à peu au fil d’albums exigeants pas forcément séduisants à la première lecture. Par la souplesse de son trait et une grande attention portée aux couleurs, il parvient à se mettre au service de récits ambitieux avec élégance et talent.

Une nouveauté qui confirme le talent de ce duo.