Dans le monde professionnel, on appelle cela bénéficier d’une "bonne présentation". IE : jeune et jolie. Ces qualités, Daphnée et Iris en jouent à volonté, tout en dévorant toutes les vitrines qui accrochent leur regard.
Daphnée bulle dans une maison d’édition axée sur les biographies de people, mais rêve de responsabilités dans un domaine plus littéraire. Iris, elle, joue les G.O. dans une agence de com évènementielle. L’une et l’autre gèrent assez mal leur séduction, hésitant entre partis raisonnables et instincts amoureux.
Les auteures poussent le bouchon un peu loin en s’attribuant à chacune une des deux demoiselles de l’album en générique de fin. On ne souhaite en effet à aucune femme de leur ressembler, même s’il faut se rendre à l’évidence, Daphnée et Iris représentent assez bien à la fois une tranche d’âge et un milieu socio-professionnel.
Géraldine Ranouil et Véronique Grisseaux (déjà lue dans la série Lucie s’en soucie avec Catel) ont choisi de croquer leur deux personnages avec légèreté, soutenues par le dessin de Glen Chapron, dont c’est le premier album. Son style ne manquera pas de déclencher les divisions habituelles entre tenants de la modernité peu attentive aux détails et défenseurs de l’orthodoxie réaliste.
Les recettes de cocktail en guise d’interlude, les passages fantasmés, les déclinaisons fantaisistes (articles de presse du Monde, références au cinéma...) rendent la lecture assez plaisante.
Pourtant, l’album aboutit à un constat plutôt sévère. Daphnée et Iris étouffent sous la superficialité, le goût du luxe, la priorité du paraître. Un final plus tranché semblait convenir mieux que ces dernières planches romantiques.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
