Daredevil | L’Homme sans peur – Par Frank Miller & John Romita Jr – Panini Comics

Après avoir hissé au firmament le personnage au cours des années 1980 (notamment avec le récit Born Again, un chef-d’œuvre qui a marqué son prolifique run), le talentueux scénariste Frank Miller s’est de nouveau occupé de Daredevil à la charnière des années 1993 et 1994 en lui offrant une nouvelle genèse, qui depuis est devenue un évident canon pour les nombreux scénaristes qui lui ont succédé sur le personnage : The Man without fear.

Dans cette mini-série, Frank Miller fait la synthèse des récits originels et de leur incontournable apport dans les années 1980, comme par exemple le passé commun de Matt Murdock et d’Elektra à l’université. L’atmosphère sombre que l’on associe volontiers au scénariste permet ici, de faire ressortir la lumière chaleureuse qui peut émaner de Daredevil, sans angélisme toutefois.

© Marvel/Panini Comics

The Man without fear s’ouvre avec un Matt enfant, grandissant auprès d’un personnage plus épaissi que d’ordinaire au fil de ces pages : Jack, son père célibataire et boxeur professionnel. Seul pour élever son fils, Jack est l’archétype du personnage torturé que sera plus tard son fils, tiraillé entre sa volonté de faire sortir de manière vertueuse son enfant du quartier new-yorkais de Hell’s Kitchen et la sombre réalité de ce même quartier qui le rattrape, notamment le crime organisé. Jack n’est pas dépeint comme un homme parfait, mais le lecteur ne peut qu’avoir de l’empathie pour un malheureux hère qui demeurera une boussole morale pour Matt.

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Bien évidemment, les lecteurs appréciant les aventures de Daredevil seront ravis de retrouver ici un Matt au sommet de sa forme. À son ordinaire, le personnage est tiraillé entre ses regrets et ses idéaux, mais on ne peut qu’apprécier la justesse du scénariste pour faire ressortir du héros une irrépressible envie de protéger son prochain, notamment les plus faibles.

Dans The Man without fear, Matt a été un enfant puis un homme faillible, avec qui la vie n’a pas toujours été tendre, mais il a trouvé selon les circonstances la force d’aller de l’avant et de mettre ses compétences au service de tous.

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La trajectoire chaotique de Matt va rencontrer dans The Man without fear la trajectoire tout aussi chaotique d’Elektra. Les deux élèves de Stick sont certes brillants sur le plan martial, mais inadaptés pour ses desseins : si le premier se révèle trop sensible à son goût, la seconde semble s’engager sur la voie du mal. À défaut d’une certitude si arrêtée, Miller sublime sa création et en fait un personnage irradiant, consumant la vie pour lui donner une saveur véritable.

Si les idéaux d’Elektra et de Matt ne seront jamais conciliables, il n’en demeure pas moins que cette mini-série nous conte l’une des plus belles romances que l’univers Marvel ait pu offrir au fil des décennies écoulées.

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L’atmosphère sombre et les personnages touchants de Frank Miller sont agréablement portés par les très belles planches de John Romita Jr, notamment lorsque le dessinateur se lance dans la réalisation de pleines-pages ou de doubles-pages. Lorsque le verbe et le dessin se rencontrent aussi bien, le lecteur ne peut qu’en ressortir vainqueur.

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Nous ne l’appendrons probablement pas aux lecteurs chevronnés, mais Daredevil | L’Homme sans peur est un album incontournable pour peu que vous appréciez les Comics de super-héros. Frank Miller et John Romita Jr y déploient leurs talents et ont offert une histoire qui continue de faire date ; les spectateurs qui ont découvert le personnage avec la série de Netflix avec Charlie Cox (disponible désormais sur Disney +) sauront probablement mesurer cette influence.