Nous suivons dans cet album les aventures d’un soldat-clone de la République. Conditionné à sa naissance à obéir aux ordres qui lui sont donnés, ce soldat n’a jamais rechigné, comme ses semblables, à servir la République et les officiers Jedi sur tous les théâtres d’opération où il était déployé.
Lors d’un affrontement avec les Séparatistes, son transport aérien est touché. Alors que ce soldat pouvait être visiblement sauvé par son officier Jedi d’une chute fatale, ce dernier a préféré continuer sa mission et l’a laissé tomber pour mort sur une planète désertique.
Abandonné et nourrissant une haine désormais des Jedi, ce soldat-clone s’accroche à la vie et parvient à survivre aux dangers du désert. Il est recueilli par des fermiers à la première ville qu’il découvre à l’issue de son périple, mais cette vie paisible n’est pas faite pour lui : il entend rapidement les rumeurs sur l’existence d’un guerrier invulnérable qui traque les Jedi pour le compte du nouvel Empire galactique. C’est décidé : ce soldat rejoindra à nouveau les rangs pour servir cette figure vertueuse, un dénommé Dark Vador…
Même si le Seigneur noir des Sith est bien de la partie dans cet album et assure à de nombreuses reprises le spectacle, le personnage principal de ce récit n’en demeure pas moins ce soldat, victime anonyme de la guerre qui se forge progressivement son identité et ses convictions.
Trahi par un Jedi, le soldat place ces espoirs dans le nouveau régime incarné par Dark Vador. Toutefois, le récit du scénariste Tim Siedell nous rappelle avec justesse que l’on doit faire attention à ce que l’on souhaite : si Vador est un soldat impressionnant, il n’est pas forcément sûr que le personnage soit conforme aux vertus qu’on lui prête…
L’intrigue proposée nous a paru surprenante. Au-delà du récit centré sur la vie d’un soldat-clone tel qu’on a pu le voir ailleurs dans l’univers Star Wars, ce qui nous a particulièrement interpellés, c’est la remise en question progressive de la vision des choses et des convictions du héros. Tout est peut-être nuances et notre héros va le découvrir au fil de son aventure.
Un périple par ailleurs joliment dessiné par Gabriel Guzman qui offre de belles planches à ces chroniques de guerre. Dark Vador | Terreur dans les ténèbres est donc un album qui peut mériter le coup d’œil, grâce notamment à sa réflexion efficace sur le poids des convictions que l’on porte.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Dark Vador | Terreur dans les ténèbres. Par Tim Siedell (scénario) et Gabriel Guzman (dessins). Traduction de Arthur Clare. Panini Comics. Sortie le 6 juillet 2022. 128 pages. 6,99 Euros.