Tokyo, ville martyre, est persécutée par un champ de force d’origine inconnue. "La Porte des Enfers", c’est son nom, se dresse autour de la mégalopole depuis une décennie. Un malheur n’arrivant jamais seul, de nombreux humains se sont mutés en êtres aux pouvoirs surdimensionnés, "les Contractants". Véritables machines sanguinaires prêtes à tout, ces "Contractants" sont utilisés par la mafia locale afin d’accomplir de sales boulots.
"La Section 4", un service de renseignements prestigieux, gère pour le mieux le développement de ces créatures et parvient à dissimuler leur existence au grand public. Malheureusement, un Contractant particulièrement rusé vagabonde dans les rues de Tokyo à la recherche d’âmes innocentes, désespérées par leur existence. Il se propose de les aider tout en se servant d’elles.
Autant l’annoncer d’entrée de jeu : si vous n’appréciez pas les univers décalés de science-fiction, ce manga n’est pas fait pour vous. Par contre, les férus de récits avant-gardistes seront ravis par le climat mis en place par l’ingénieux Yuji Iwahara.
Alors que sa série Dimension W continue son bonhomme de chemin, l’auteur à succès revient à l’affiche avec cette adaptation originale de Darker than Black. Profitant d’une trame énergique et de qualités narratives évidentes, le scénario présente une mise en scène efficace. On découvre ainsi peu à peu les variantes des Contractants, leur manière d’agir et de fonctionner, ainsi que le mode opératoire de la police spécialisée et la fluidité dans leurs mouvements d’approche... sans oublier les manipulations mafieuses, d’une société gangrénée jusqu’à la moelle.
Basé sur la célèbre série animée produite par le studio Bones (Cowboy Bebop, Fullmetal Alchemist), le manga Darker than Black est un thriller futuriste palpitant aux incessants rebondissements. Les fans de la 1e heure ou les néophytes s’y retrouveront allègrement car il s’agit d’un récit 100% inédit : à la différence de l’anime, à défaut de suivre le héros, l’intrigue se focalise sur l’inspectrice Misaki Kirihara, (du moins pour ce 1er tome). Intéressant donc pour les nouveaux lecteurs qui ne se sentiront pas perdus dans une avalanche d’allusions à des références inconnues.
Le trait de Yuji Iwahara se démarque par son aspect léger, attractif. Son dessin s’embarrasse peu d’artifice mais définit ses personnages avec précision et finesse en dépit d’une forme de mélancolie affichée par certains visages. Notons, également une réelle similitude par moments avec la marque de fabrique de Kei Sanbe ( Erased, l’île de Hôzuki)
Ce 1er tome est prévu pour le mois de mai et se déclinera en quatre tomes.
(par Marc Vandermeer)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.