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Davodeau, Alex Alice et Gung Ho récompensés par les Prix Diagonale - Le Soir

Par Charles-Louis Detournay Christian MISSIA DIO le 4 septembre 2015                      Lien  
Hier se sont tenus à Bruxelles et à Louvain-La-Neuve différentes cérémonies qui marquent le lancement de la Fête de la bande dessinée belge.

Davodeau, Alex Alice et Gung Ho récompensés par les Prix Diagonale - Le SoirLa journée du 3 septembre 2015 a débuté comme de coutume avec la remise du Prix Raymond Leblanc à Bruxelles. Un prix qui figure parmi les mieux dotés du 9e art. En effet, le lauréat empoche la somme de 10 000 euros, ainsi que 10 000 euros à titre d’avance pour un contrat d’édition qui verra l’accomplissement de son projet en album aux éditions du Lombard. De plus, l’album en question bénéficiera d’une grande exposition dans le journal Le Soir, l’un des plus importants quotidiens belges de langue française.

Pourtant, les organisateurs de l’événement constataient qu’en dépit de l’attractivité de la récompense, peu de jeunes auteurs belges se décidaient à franchir le pas en participant au concours, comme l’a relevé Fadila Laanan, la Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française et ancienne Ministre francophone de la Culture. Un constat que partage le scénariste Jean Dufaux (nous y reviendrons prochainement).

Aude Mermilliod, lauréate du pri Raymond Leblanc 2015
Photo : Jean-Jacques Procureur

C’est dans une salle bondée du BIP (Brussels Info Place), siège de la région de Bruxelles-Capitale , en présence d’autorités bruxelloise et de Véronique Culliford, la fille de Peyo et marraine de l’initiative, que fut remis le prix Raymond Leblanc de la Jeune Création 2015 à Aude Mermilliod, auteure de l’album Les Reflets changeants.

Aude Mermilliod succède ainsi à Hélène V., la jeune française lauréate de l’édition 2014 pour La Fille des cendres, dont le premier tome du diptyque vient de paraître au Lombard. La jeune autodidacte lyonnaise de 28 ans nous a livré ses impressions de nouvelle lauréate :
“C’est vraiment inespéré. Honnêtement, je aussi surprise qu’émue par cette distinction. Ce sont des sentiments très émouvants : savoir que mes dessins vont exister, que ma bande dessinée sera éditée dans un an, que les lecteurs pourront découvrir mon histoire et que j’aurai bientôt mon livre entre mes mains ! Je suis vraiment pleine de gratitude par rapport à la fondation Raymond Leblanc”.

Les Reflets changeants relatent le parcours de trois personnages à la croisée des chemins : Elsa, une jeune femme de 22 ans, Jean, un quinquagénaire frustré et conducteur de train et Émile, un homme de 80 ans devenu sourd durant la guerre d’Algérie. Ces êtres que tout oppose se croisent pourtant autour des trains et des rails qui mènent vers le Sud de la France. Un récit mélancolique qui s’inspire un peu de la vie de son auteure. En effet, Aude s’identifie à Elsa tandis qu’Émile est une représentation de son propre grand-père, sourd lui-aussi, qui s’est suicidé lorsqu’elle avait trois ans.

De g. à d. : Les ministres Guy Vanhengel (Ministre bruxellois du Budget et des Finances) et Fadila Laanan (Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française), Aude Mermilliod, l’Échevin (adjoint au maire) au Tourisme de la Ville de Bruxelles Philippe Close, la marraine du Prix Raymond Leblanc Véronique Culliford (la fille de Peyo), et Paulette Smets-Melloul, responsable de la Fondation Rayond Leblanc.
Photo : Jean-Jacques Procureur

Une cérémonie fantasque

La journée s’est poursuivie avec une autre remise de récompenses : les Prix Diagonale - Le Soir à Ottignies-Louvain-la-Neuve, une cérémonie au cours de laquelle les représentants du monde politique, de la bande dessinée et des médias ont lancé la première Fête de la BD wallonne qui débute ce samedi 5 septembre 2015.

Magie et galanterie sont venues honorer la lauréate du prix Raymond Leblanc (à dr.), en présence d’une assistante décidément bien maladroite (à g.)
Photo : C.-L. Detournay

Après avoir présenté à l’assemblée la lauréate du Prix Raymond Leblanc 2015, c’est au tour d’Alex Alice de se voir décerner le Prix Diagonale-Le Soir du meilleur album pour son Château des Étoiles paru Rue de Sèvres. David da Câmara Gomes, Échevin de la Culture d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, expliqua à l’assemblée que ce premier tome qui sort des sentiers battus a conquis le jury par son graphisme, par la finesse de ses dialogues, osant proposer un univers différent : un futur antérieur plein d’audaces !

Pour sa part, Alex Alice remercia le jury et expliqua l’importance que revêtait ce prix à ses yeux, sur la terre des bandes dessinées qui ont bercé son enfance, de Tintin d’Hergé aux Cités obscures de Schuiten & Peeters. L’auteur eut l’air subjugué par les tours que lui fit le magicien-maître de cérémonie. En effet, pas de lutrin fou cette année, mais des tours cocasses, souvent ratés mais toujours drôles, qui captivèrent le public tout en déclenchant son hilarité.

Mi-amusé, mi-intrigué, Alex Alice tente de distinguer l’éther dans la bulle du magicien
Photo : C.-L. Detournay
Un ripper, sorti de l’univers de Gung Ho
Photo : CL Detournay

Concernant la meilleure série, c’est Gung Ho (Paquet) qui fut distingué par le jury. Prévue en cinq tomes dont le troisième sort prochainement, ce récit met en scène des jeunes qui évoluent dans un monde d’anticipation dans lequel des monstrueux singes surgissent aux mauvais moments !

Et c’est exactement ce qui s’est passé lorsque Benjamin von Eckartsberg & Thomas von Kummant sont montés pour recevoir leur prix : deux créatures issues de leur univers ont semé l’effroi sur scène et dans le public.

De g. à dr. : Thomas Von Kummant et Benjamin Von Eckartsberg reçoivent un trophée sanguinolent
Photo : CL Detournay

C’est finalement un scalp peu ragoûtant que les deux auteurs allemands ont pu exhiber, conquis par l’humour du Prix Diagonale - Le Soir.

Enfin, le jury a décidé de décerner son Grand Prix à Étienne Davodeau. Prix international oblige, c’est dans un anglais volontairement approximatif que Jean Dufaux a décrit la carrière de l’auteur. Son franglais a d’ailleurs failli faire mourir de rire José-Luis Munuera, présent à nos côtés !

Étienne Davodeau a ensuite expliqué pourquoi il faisait des récits réalistes, voire militants : "Je veux tendre un micro sous forme de bande dessinée à ceux qui ont des choses à dire, a-t-il expliqué, Et amener la BD là où on ne l’attend pas forcément. Notre médium peut aller chercher de nouveaux lecteurs ! Quant à ce prix, cette reconnaissance va me fournir de l’énergie pour réaliser de nouveaux livres. J’en profite pour vous dire qu’on assiste parfois à des cérémonies souvent très compliquées, et qu’au contraire, celle-ci m’a beaucoup plu : cela devrait toujours se dérouler dans le même esprit ! Enfin, je voudrais dédier ce prix à Sólveig Anspach, qui a adapté "Lulu Femme nue" au grand écran et qui nous a quittés le mois dernier."

Clin d’oeil à l’album "Les Ignorants", le maître de cérémonie ouvre une bouteille à Etienne Davodeau... vendangée à Louvain-la-Neuve !
Photo : C.-L. Detournay

En comparaison avec les années précédentes, cette cérémonie était certes un peu moins délirante, mais n’en a pas moins recueilli les suffrages d’un public conquis. C’est sur cet excellent départ que se lance la Fête de la BD d’Ottignies-Louvain-la-Neuve qui commence en même temps que la Fête de la BD de Bruxelles. Nous y reviendrons tout le week-end.

Pour clôturer la cérémonie, Quick & Flupke ont mis le feu à la scène
Photo : CL Detournay
Etienne Davodeau, grand Prix Diagonale - Le Soir 2015
Photo : C.-L. Detournay

(par Charles-Louis Detournay)

(par Christian MISSIA DIO)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

En médaillon : Étienne Davodeau (Photo : C.-L. Detournay)

 
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