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De Léon Foucault à Didier Convard : Sus à l’obscurantisme !

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 septembre 2012                      Lien  
La collection Grafica chez Glénat vient de s'enrichir d'un nouveau volume : "Le Pendule de Foucault" signé par Didier Convard, Éric Adam (scénario) et Fred Vignaux (dessins). Inspiré de la fameuse expérience de Léon Foucault qui invita ses contemporains à "venir voir tourner la terre", l'album est édité en partenariat avec le Musée des Arts et Métiers de Paris.
De Léon Foucault à Didier Convard : Sus à l'obscurantisme !
Le Pendule de Foucault par Didier Convard, Eric Adam & Fred Vignaux
Ed. Glénat

Il y a en fait une collection dans la collection : Didier Convard et Éric Adam ont multiplié les One Shots qui mettent en relief les joyaux de notre patrimoine : dans la série, nous auront bientôt Versailles (nous vous en reparlerons) ou le Panthéon.

"J’ai été convaincu quand on m’a proposé le projet, nous dit Serge Chambaud, directeur du Musée National des Arts & Métiers (CNAM). J’avais vu ce qui avait été fait avec d’autres établissements publics et j’ai trouvé l’idée intéressante car elle permet aux gens d’avoir accès à notre patrimoine sans se déplacer pour venir ici."

Créé peu de temps après la Révolution Française en 1794, cet établissement public, qui est directement l’émanation de l’esprit des Lumières, est le premier musée scientifique au monde et accueille chaque année près de 250.000 visiteurs. Son directeur est persuadé que cette BD éveillera la curiosité des lecteurs et leur fera prendre conscience de la richesse du patrimoine scientifique français.

L’album se base sur une histoire vraie : Le 3 février 1851, le scientifique Léon Foucault invita ses collègues et les curieux "à venir voir tourner la terre..."

Qu’elle tournât, c’était désormais prouvé, mais le voir de ses propres yeux, voilà qui était exceptionnel. L’expérience fut renouvelée le 31 mars suivant, devant l’empereur Louis-Napoléon Bonaparte sous la voûte du Panthéon. Un pendule, muni d’un stylet, oscillait lentement, inscrivant dans le sable mouillé la preuve indéniable que, le temps de sa révolution, la terre avait pivoté sur elle-même. Le musée conserve les sphères en laiton et en fer qui ont servi à ces démonstrations. C’est une de ses attractions-phare du lieu.

Au Musée des Arts & Métiers, en pleine démonstration du Pendule de Foucault : au centre, parmi les spectateurs, de g. à dr. : Eric Adam, Didier Convard et Fred Vignaux

Didier Convard a choisi d’en faire une fiction, une sorte d’uchronie qui imagine un futur où l’humanité est revenue en arrière : "Je vous assure que dans quelques années, quand l’homme, dans sa bêtise suprême, aura détruit à peu près toute la planète, il n’y aura plus d’électricité, ni de machine... Nous reviendrons à des temps médiévaux et la terre redeviendra certainement plate car ce sera un gage que Dieu existe et que la terre est au centre de l’univers !" dit-il avec conviction.

"Dans cette histoire, la terre est à nouveau plate car des extrémistes ont confondu science et religion. Ils pensent que l’on peut voyager comme cela sur la terre et qu’à un certain moment, on tombe dans un grand gouffre. il y a une deuxième société, appelée Les Foucault, qui a hérité d’une tradition ancienne qui tend à penser que la terre n’est pas plate, qu’elle est non seulement ronde, mais qu’elle tourne sur elle-même ; que si elle ne le faisait pas, on n’y tiendrait pas debout..."

Le dessinateur Fred Vignaux est à l’aise dans cette uchronie steampunk, car il a été lui-même un ancien élève du CNAM : "On a fait deux visites dans le musée, nous explique-t-il, une en préambule de la BD, pour voir les collections et imaginer comment en inclure les différentes pièces dans l’univers ; puis aux deux tiers de l’album, lorsqu’on pénètre dans l’univers des Foucault qui veillent sur les trésors du Musée plus ou moins détruit. Il y a dans l’album un côté steampunk effectivement, victorien en fait, car je n’ai pris que les objets mécaniques -et non technologiques : des objets en bois, dans des métaux nobles. Je n’ai pas pris tout ce qui était électronique. Ceci donne beaucoup de cohérence à un ensemble qui est très minéral puisque tout est en ruines."

Cela nous donne un album où Didier Convard (Le Triangle secret, INRI, Les Gardiens du Sang...) n’est pas dépaysé non plus puisqu’il y est question de connaissances ancestrales et de sociétés secrètes. Comme de juste, à la fin, les Lumières triomphent...

On ne se refait pas...

Le Pendule de Foucault par Didier Convard, Eric Adam & Fred Vignaux
(c) Glénat

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Musée des Arts et Métiers

60 rue Réaumur

75003 Paris

Renseignements sur le site du musée
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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

 
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4 Messages :
  • Sus à l’obscurantisme de Didier Convart
    13 septembre 2012 13:17, par Bardamor

    - Lien peu scientifique établi par Convart entre la foi en dieu et le géocentrisme. L’hypothèse de l’héliocentrisme, émise dès l’antiquité, n’est pas liée à l’athéisme. Dans l’histoire moderne, la foi ne permet pas de départager les savants chrétiens, théoriciens de l’héliocentrisme, de ceux qui ne le sont pas. Nombreux sont les savants chrétiens tels que Newton ou Leibnitz qui ont modifié leurs théories scientifiques en fonction de la Bible. Quant à Galilée, il a rédigé une théorie du purgatoire, à côté de sa démonstration de l’héliocentrisme.

    - L’idée qu’on croyait au moyen âge que la terre était plate est aussi mensongère que si on affirmait aujourd’hui que tout le monde croit que les martiens existent. Encore une fois, le débat entre partisans de l’héliocentrisme et du géocentrisme a toujours existé. La terre est plate selon des déductions mathématiques, comme certains avec les mêmes modèles aujourd’hui déduisent que l’univers est plat (les frangins Bogdanoff, par exemple).

    - C’est étonnant comme le pouvoir des sourciers de découvrir des sources à l’aide d’un pendule est remis en cause par les savants, tandis que l’expérience de l’oscillation du pendule de Foucault paraît une preuve indiscutable que la terre tourne autour de son axe. Pour ce qui est de la rotation extrêmement véloce de la terre autour du soleil, sa démonstration mathématique et seulement mathématique, qui ne convainc pas les sens, explique le besoin de vérification sensorielle et le doute des Français (30% selon un sondage récent), de la véracité de l’hypothèse héliocentrique. Comme on peut le vérifier sur des forums à but scientifique, la théorie de la relativité ne fait qu’ajouter une confusion pas possible au débat, puisque suivant la relativité l’idée que "la terre tourne autour du soleil" dépend du point de vue où on se place.

    - Je trouve donc ce Convart plutôt arrogant, sur le plan scientifique. Cependant, comme elle est "séquentielle", la démonstration des partisans de l’héliocentrisme a sans doute un rapport avec la BD ou le dessin animé. Mathématiquement, on peut poser comme dans un cartoon de Bugs Bunny que le sol ne se dérobe pas, tant que Bugs Bunny ne s’est pas rendu compte qu’il est au-dessus du vide.

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    • Répondu le 16 septembre 2012 à  10:19 :

      C’est étonnant comme le pouvoir des sourciers de découvrir des sources à l’aide d’un pendule est remis en cause par les savants, tandis que l’expérience de l’oscillation du pendule de Foucault paraît une preuve indiscutable que la terre tourne autour de son axe.

      Peut être parce que le sourcier tient son pendule alors que le pendule de Foucault est libre de toute influence humaine.

      Pour ce qui est de la rotation extrêmement véloce de la terre autour du soleil, sa démonstration mathématique et seulement mathématique

      En fait, non. Démonstration ancienne par des observations du mouvement des étoiles (la vue, comme sens, je précise, au cas où). Et depuis qq années, je ne sais pas si vous êtes au courant mais on envoit des tas de bidules dans l’espace qui se serait bien cassés la gueule si le modèle héliocentrique était faux.

      Comme on peut le vérifier sur des forums à but scientifique, la théorie de la relativité ne fait qu’ajouter une confusion pas possible au débat, puisque suivant la relativité l’idée que "la terre tourne autour du soleil" dépend du point de vue où on se place."

      En fait, non. La relativité est une théorie de la relativité de l’écoulement du temps (deux évènements peuvent être simultanés ou non, suivant le système dans lequel on se place). Rien à voir, donc.

      Mathématiquement, on peut poser comme dans un cartoon de Bugs Bunny que le sol ne se dérobe pas, tant que Bugs Bunny ne s’est pas rendu compte qu’il est au-dessus du vide.

      En fait, non. Dire ça est complètement ridicule. La physique se base peut être un petit peu sur autre chose que l’imagination.

      Je trouve donc ce Convart plutôt arrogant, sur le plan scientifique.

      Donc vous vous mettez au niveau en débitant n’importe quoi sur un ton docte.

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      • Répondu par Bardamor le 17 septembre 2012 à  00:23 :

        - Le mouvement des sourciers est imperceptible ; de façon tout aussi imperceptible, les monuments et édifices bougent, sous l’effet de la pression atmosphérique, des changements de températures et dilatations qu’ils entraînent, voire des mouvements de terrain, du vent qui souffle sur les dômes et clochers.

        - C’est par une démonstration mathématique que Galilée apporte la preuve que ce que nous voyons (avec nos yeux), à savoir que le soleil tourne, n’est pas vrai. Sur le plan expérimental, les expériences (assez récentes) se basent sur des mesures de la vitesse de la lumière, extrêmement difficiles à mettre en œuvre techniquement, étant donné la vitesse attribuée à la lumière, et contestables pour cette raison. En fait, si, Copernic est bel et bien un calculateur de trajectoires et de positions, à tel point que le physicien Raymond Poincaré a pu affirmer que l’héliocentrisme n’est, somme toute, qu’une méthode de calcul. Pour ce qui est des bidules qu’on expédie dans l’espace, là encore les calculs de trajectoire priment ; et sur ce point, d’une façon qui vous surprendra peut-être, les calculs de position « géocentriques » sont tout aussi fiables : le calcul héliocentrique n’en a pas donné de meilleurs.

        - La théorie de la relativité ne concerne pas seulement le temps, mais aussi l’espace : sinon comment certains amateurs de science-fiction poseraient-ils l’hypothèse du voyage dans le temps, autrement que dans les rêves ou à l’aide d’une méditation intensive ?

        - La science physique est parfois parfaitement fondée sur l’expérience, mais aussi très souvent sur des hypothèses techniquement indémontrables, voire sur la bande-dessinée, qualifiée parfois par les snobs « d’art séquentiel », comme le dessin-animé ou la géométrie algébrique.

        - Plus raisonnablement, on conseillera à D. Convart, s’il a à se plaindre des dangereuses performances techniques atteintes par son siècle, de s’en prendre aux ingénieurs et à la science de son temps, plutôt qu’à l’obscurantisme du moyen âge, révolu et contre lequel il n’y a rien à faire, à moins que la principale fonction du relativisme scientifique consiste à se croire plus malin que tout le monde.

        (Il reste que votre souci de vérité scientifique vous honore, dans un monde qui ne jure plus que par la fiction.)

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        • Répondu par Bardamor le 23 septembre 2012 à  21:21 :

          Je me corrige, c’est Henri et non Raymond Poincaré, le mathématicien (1854-1912) concurrent d’Einstein.

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