L’intrigue se passe dans un futur alternatif où la guerre nucléaire à ravagé le monde. Les survivants s’entassent dans des mégalopoles relativement sûres alors que les zones irradiées sont peuplées de mutants en tout genre.
Les transporteurs sont des personnes assez folles ou téméraires (voire les deux) proposant leurs services pour passer des marchandises entre les cités, traversant les zones mutantes au mépris du danger. Cependant, il y a une route reliant San Francisco à Los Angeles, où seule la mort vous attend. Cette route s’appelle la Dead Run.
Nous suivons donc le retour de Nick, transporteur expérimenté, à Los Angeles après une mission rondement menée. Celui-ci se retrouve contraint par son employeur de se rendre à San Francisco par la Dead Run sous peine voir sa sœur exécutée.
Il s’embarque donc dans cette aventure avec Becki, la fille de Waylon Biggs, le seul transporteur à avoir franchi la Dead Run, à l’aller comme au retour.
Michael Alan Nelson nous lance ici un hymne à la gloire des années 1980-90. Un « plot » qui nous rappelle Mad Max, un univers rappelant Juge Dredd, une intrigue qui fleure bon le nanar. Tout est fait pour que le cerveau soit débranché et qu’on passe un bon moment. Le traitement des mutants n’est pas sans rappeler la série de jeux Fallout et la voiture, véritable troisième héros de ce comics nous rappelle celle de Jason Statham dans Course à la Mort.
Francesco Biagini nous livre un bon dessin au service d’une ambiance, pardonnez-nous l’expression, délicieusement dégueulasse.
Dead Run est une symphonie à la gloire des films de genre du type Grindhouse (traitement qui se retrouve sur la couverture de l’album, rappelant les affiches d’époque), un exutoire au plaisir coupable mais tellement jouissif.
Le seul reproche qu’on puisse lui fiare est de ne pas avoir poussé le trip jusqu’au bout. Tant qu’à faire, il manque une splash page de Becki un peu dénudée, pour renforcer le côté « grosses bagnoles, flingues, monstres et belles pépées ».
Ceux qui en ont marre du zombie d’aujourd’hui, à mille lieues de la dénonciation du consumérisme à la Romero ou qui veulent se retrouver dans les ambiances d’une jeunesse révolue ne seront pas déçus.
(par Antoine Boudet)
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