On avait laissé l’Académie des Arts Létaux à un moment charnière de la scolarité de ses étudiants : le passage de la première à la deuxième année. Avec un examen pratique des plus terribles : les parias, désignés comme des "rats", se retrouvent poursuivis par leurs camarades dont le capital de points augmente à mesure qu’ils éliminent, au sens propre, lesdits rats. Pour ces derniers, il faut survivre une semaine à cette traque, qui tient autant de la purge, pour espérer réintégrer Kings Dominion.
Bien évidemment, notre héros, Marcus, et certains de ses acolytes, mal vus du fait des frasques auxquels ils se sont livrés, se retrouvent "rats" et doivent faire face à la frénésie meurtrière de leur rivaux qui n’attendaient qu’une occasion de leur faire payer avanies et humiliations subies durant l’année. Mais le pire, c’est que certains amis, dont Saya, se retrouvent également en position de chasseurs.
L’ensemble de ce quatrième volume narre donc la fuite le Marcus et des siens. Un cocktail d’action et de massacres comme rarement. Le graphisme de Wes Craig, aux cases si nettement découpées, fait merveille et confère un rythme frénétique à cette poursuite, marquée par de nombreux rebondissements.
Alliances et trahisons scandent les développements et l’on se retrouve, haletant, au bout d’une lecture tout bonnement sidérante. Les destins de nombre de personnages que nous accompagnions jusque-là dans leur quête de liberté et d’accomplissement personnel trouvent une issue tragique.
Et l’école, qui avait pu un temps nous séduire par son caractère décalé, se révèle pour ce qu’elle est véritablement : une zone de contrainte où seuls les plus forts, ou plutôt les plus retors, survivent. Et où tout ce qui sort du moule doit, impitoyablement, disparaître. Dur pour nos héros rebelles et marginaux.
Le réveil est violent et nous ramène à la perspective initiale de la métaphore scolaire portée par Deadly Class : une critique acerbe sous forme hyperbolique des mécanismes à l’oeuvre dans l’école américaine - et en général serait-on tenté de dire. On se demande à présent dans quelle direction Rick Remender compte déployer l’intrigue et l’univers mis en place. Mais l’on a furieusement hâte de le découvrir.
(par Aurélien Pigeat)
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Deadly Class T4 : "Die for Me". Par Rick Remender (scénario), Wes Craig (dessin) et Lee Loughridge (couleur). Traduction Benjamin Rivière. Urban Comics, collection "Indies". Sortie le 13 janvier 2017. 136 pages. 15 euros.
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