Désœuvré le soir de Noël, Deadpool reçoit une offre d’emploi étonnante : déloger le roi des monstres du quartier de Staten Island, car il est venu prendre son dû après un pacte passé au XVIe siècle avec les anciens habitants des lieux ! Aidé dans la tâche par la chasseuse de monstres Elsa Bloodstone, Deadpool parvient à tuer le roi des monstres, mais le chambellan de ce dernier lui explique que celui qui tue le roi des monstres devient automatiquement le nouveau souverain ! Deadpool se retrouve donc à gérer en plein New York un nouveau royaume où humains et monstres cohabitent...
La scénariste Kelly Thompson nous invite avec cet album à découvrir une nouvelle facette du Mercenaire disert, à savoir son rapport à l’altérité : différent physiquement et moralement de la norme, Deadpool se rend progressivement compte qu’il est plus proche qu’il ne s’en doutait des « monstres ».
Kelly Thompson, accompagnée du dessinateur Chris Bachalo, crée à cette occasion une équipe bariolée de nouveaux monstres pour accompagner Deadpool, ce dernier organisant à l’occasion une « Table arrondie » pour encadrer la figure du roi. Évitant le piège d’un Deadpool uniquement potache, Kelly Thompson donne fort à faire au nouveau souverain quand il s’agit de protéger son peuple, car c’est carrément Kraven le Chasseur qui décide de faire du sud de New York son nouveau terrain de jeu !
Comme à l’accoutumée, Kelly Thompson travaille agréablement l’écriture de ses personnages : aux côtés de Deadpool, nous avons apprécié le traitement d’Elsa Bloodstone, téméraire chasseuse de monstres qui démontre qu’elle a un sens de l’honneur fort et de l’empathie pour le laissé-pour-compte sublime que peut être régulièrement Wade Wilson. Le duo qui naît avec ces deux personnages mérite l’attention, surtout quand Elsa lui fait prendre conscience qu’il pourrait prouver à cette occasion aux autres super-héros qu’ils pourraient davantage lui faire confiance.
L’autre bonne trouvaille de cet album à nos yeux est le fait que Deadpool soit désormais affublé de Jeff, « le requin terrestre », élevé précédemment par Gwenpool… cette dernière le refilant à son alter-égo masculin car lui a toujours une série solo en dépit des années qui passent ! Le caractère mignon de la créature joue à plein régime, que ce soit pour pousser Deadpool à se surpasser ou pour hypnotiser le casting féminin de l’album.
Un casting des plus complets car Kelly Thompson aborde une question d’actualité à la fin de l’album : l’absence de Deadpool sur l’île mutante de Krakoa, nouveau refuge des X-Men ! Certes, Wade Wilson n’est pas un mutant à proprement parler, mais il a si souvent traîné avec eux ces dernières années… Quelles raisons vont être invoquées par Emma Frost, Wolverine ou Malicia pour expliquer cette situation ? Une question bienvenue et traitée avec efficacité.
L’album peut aussi compter sur un bonne patte graphique : amateurs du style de Chris Bachalo, nous avons été ravis de le retrouver pour la première intrigue de l’album. Les autres artistes qui lui succèdent, Gerardo Sandoval et Kevin Libranda, ne déméritent pas et offrent de belles planches aux nouvelles aventures de Deadpool.
Deadpool : Longue vie au roi est un album qui mérite le détour. À voir si la suite se révèle encore plus explosive, maintenant que le royaume des monstres est bien établi !
(par Romuald LEFEBVRE)
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Deadpool : Longue vie au roi. Par Kelly Thompson (scénario), Chris Bachalo, Gerardo Sandoval et Kevin Libranda (dessins). Traduction de Makma/Mathieu Auverdin. Panini Comics. Sortie le 2 décembre 2020. 144 pages. 18,00 Euros.