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Deadpool, Tome 1 – Par Gerry Duggan, Brian Posehn & Tony Moore – Panini Comics

Par Romuald LEFEBVRE le 17 novembre 2014                      Lien  
Dans l'écurie Marvel, c'est désormais au tour de "Deadpool" de voir sa série recommencer au numéro un, et ce sous l'effet du processus éditorial Marvel NOW. Embauché par défaut par le SHIELD afin de stopper une invasion de morts-vivants guidée par les anciens présidents américains trépassés, le mercenaire à la grande gueule va avoir fort à faire dans ce volume !

Apparu en 1991 grâce à l’imagination du dessinateur Rob Liefeld et du scénariste Fabian Nicieza pour les besoins de la série New Mutants, Deadpool a fait bien du chemin pour devenir l’un des personnages de Comics les plus connus du grand public.

Bien qu’il ne soit pas un mutant (et c’est pas faute que la majorité des personnages de l’univers Marvel fasse l’amalgame !), Deadpool est souvent associé dans ses aventures aux personnages de l’univers des X-Men et partage avec l’un des plus célèbres d’entre eux, Wolverine, une caractéristique commune : tous les deux possèdent un facteur auto-régénérant qui a permis bien des fantaisies pour les dessinateurs au fil des décennies !

Deadpool, Tome 1 – Par Gerry Duggan, Brian Posehn & Tony Moore – Panini Comics
Même après avoir sauvé la ville de l’attaque d’un dinosaure géant, le style de Deadpool ne passe pas auprès de tous !
© Marvel - Panini Comics

Même si le personnage n’a pas une place centrale dans l’univers Marvel, difficile de nier son attrait auprès du public : une série solo, des apparitions plus ou moins régulières dans des séries qui comptent (notamment du côté des X-Men), un jeu-vidéo à son nom (2013 – Un beat’em all très sympathique et respectueux du personnage au demeurant) et une apparition programmée au cinéma pour 2016 grâce à un film solo commandé par la FOX. [1] Deadpool fait vendre et le service marketing de l’éditeur s’en réjouit.

Qu’est-ce qui peut bien provoquer une telle sympathie pour un personnage qui, soulignons-le encore, est bien secondaire au demeurant ? Eh bien, il semble que son humour débridé fasse mouche et que sa folie douce plaise au public. Wade a en effet un problème bien particulier : son facteur auto-régénérant lui a longtemps permis de freiner le cancer qu’il avait mais... ce processus rend sa pensée instable et lui fait régulièrement sauter les plombs.

Quand il s’agit pour le mercenaire de foncer dans le tas et de jouer de la gâchette, ça passe. Mais quand il s’agit d’avoir une conversation convenable avec ses semblables, là, ça pose déjà un problème plus évident.

Ce qui joue aussi en faveur du personnage, c’est son côté iconoclaste en terme de distribution de mandales : surfant sur la mode des années 1990, Deadpool est ainsi surarmé de tout ce qui est possible et imaginable en armes à feu, et se paye même le luxe de jouer des katanas comme un ninja (tiens, Naruto, ça vient de finir par ailleurs *snif*). De quoi surjouer de son caractère cool quand il s’agit de pacifier une situation.

Les hallucinations de Deadpool lui font miroiter bien des fantasmes... Ici, duel au sommet entre Sue Richards des Quatre Fantastiques et Emma Frost des X-Men pour la conquête de l’amour du mercenaire !
© Marvel - Panini Comics

Enfin, Deapool est aussi connu pour être l’un des rares personnages dans l’écurie Marvel capable de faire sauter le quatrième mur, celui qui sépare le lecteur des personnages. Ainsi, Deadpool a conscience d’être un personnage de Comics et se plaît à donner des conseils au lecteur ou bien à lui faire la discussion. Dans ce volume par exemple, il est amusant de lire que le personnage nous conseille une musique de fond bien précise afin de savourer ses scènes d’action à venir.

M’enfin, tout cela ne nous éclaire pas sur le contenu même de cette nouvelle série estampillée Marvel NOW. On y retrouve un Deadpool très porté sur l’humour, qui délaisse par ailleurs un équilibre plus marqué tel qu’on pouvait le connaître sous la plume de son co-créateur Fabian Nicieza. En effet, on ressent à la lecture de ce volume que les auteurs ont compris que l’humour de Deadpool était ce qu’il y avait de plus universel dans son attractivité et ils jouent beaucoup sur ce trait. L’effet escompté n’est pourtant pas totalement présent : autant une bonne partie des réflexions du mercenaire font rire ou sourire, autant beaucoup d’entre-elles peinent à décrocher quoi que ce soit chez le lecteur.

Il est bon aussi de préciser que l’humour de Deadpool est ici très référentiel, et peut laisser certains lecteurs sur le carreau. Ici, il n’est pas forcément question d’être calé sur l’univers Marvel en général, mais plutôt sur la culture mainstream : gare à celles et ceux qui n’auraient pas enquillé les films, musiques ou séries qui sont ou ont été populaires ces derniers temps !

Il semblerait que le sujet de la vie après la mort intéresse le président Truman et Captain America.
© Marvel - Panini Comics

De même, l’intrigue de ce premier volume ajoute au caractère référentiel de l’ensemble. Un nécromancien quelque peu fou et formé par le SHIELD est dépité par la décadence à ses yeux que connaissent les États-Unis : il décide donc de rappeler d’entre les morts les présidents américains qui ont fait la fierté du pays. Bien mal lui en prend : morts, les présidents sont devenus des messagers de la grande Faucheuse et veulent faire du pays un endroit de non-vie ! Deadpool est appelé par le SHIELD pour faire le ménage en grande discrétion pour quelques billets, mais les choses vont très vite mal tourner.

Le lecteur qui n’aura ainsi pas une connaissance relativement développée de l’histoire contemporaine des États-Unis sera quelque peu décontenancé par l’intrigue : bien que les auteurs rappellent le nom et la magistrature de chaque président mort-vivant, difficile de bien cerner l’ironie derrière certains personnages ou certaines situations.

Washington et Ford parviennent à faire des dégâts, même Deadpool semble dépassé.
© Marvel - Panini Comics

Même si l’intrigue n’atteint pas des sommets de complexité pour se démarquer, ne connaît pas de retournements de situation probants ou n’excelle pas à tout instant dans le domaine de l’humour, il n’en demeure pas moins que ce premier volume Marvel NOW consacré à Deadpool est assez divertissant (et à la bonne idée de proposer une histoire complète qui ne lèse pas le lecteur occasionnel).

On notera par ailleurs le joli trait du dessinateur Tony Moore [2] qui vient appuyer le joyeux capharnaüm orchestré au fil des pages par les auteurs Gerry Duggan et Brian Posehn.

7 ans de réflexion n’auraient ici pas été de trop pour Kennedy !
© Marvel - Panini Comics

Deadpool, Tome 1 ne constitue peut-être pas une référence incontournable du catalogue Marvel actuel mais peut se révéler quelque peu divertissant avec son classique mélange d’action et d’humour pour peu qu’on lui prête attention.

(par Romuald LEFEBVRE)

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[1Certes, le personnage de Deadpool est apparu en 2009 sur grand écran avec le film X-Men Origins : Wolverine sous les traits de l’acteur Ryan Reynolds, mais le résultat à l’écran était bien loin de rendre hommage au personnage...

[2Les morts-vivants, il connaît bien, puisqu’il a réalisé les six premiers épisodes et de nombreuses couvertures de la série The Walking Dead durant les années 2000.

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