Le Dieu de la mort Ryûk s’ennuie dans l’autre monde. Il décide donc de s’amuser en laissant son Death Note au premier venu, dans le monde des humains. Le Death Note est un cahier particulier : il suffit d’y écrire le nom de quelqu’un dont on connaît le visage, pour qu’il meure. L’humain qui va tomber sur ce cahier n’est pas n’importe qui : Il s’agit de Light Yagami, un lycéen super intelligent, premier à tous les concours, et champion de tennis. Toutes les filles à ses pieds. Il va utiliser le Death Note pour éliminer les plus grands criminels. De son côté, Interpol charge le plus grand détective du monde, l’énigmatique "L", d’enquêter sur cette affaire. Aussi intelligent que Light, il rencontre ce dernier, qu’il soupçonne par recoupement d’être le tueur Kira, mais il n’a aucune preuve. Commence alors un jeu d’échec grandeur nature, où tout est affaire de stratégie. Dans ce tome 4, surgit Misa Amane, en possession d’un deuxième Death Note. L’affaire se corse...
Difficile de prendre Light en sympathie. Tueur en série, il n’hésite pas à éliminer tous ceux qui se trouvent sur son chemin, y compris les policiers, ou des personnes qui pourraient élaborer des recoupements (veuves, amis, etc.) qui dévoileraient son identité. Si nous assistons à un duel magistral entre deux monstres d’intelligence, ce serait plus en Ryûk que le lecteur pourrait s’identifier. A l’inverse de Light, calculateur, froid, machiavélique, le dieu de la mort se révèle finalement plus humain que lui : gourmand, il aime s’amuser, observer, et a toujours un temps de retard. De son côté, Light n’en est plus à tester les capacités du cahier, mais bel et bien à se dépêtrer d’un "L" toujours plus soupçonneux. Les deux hommes se complaisent dans ce jeu du chat et de la souris et nourrissent finalement un certain attachement l’un pour l’autre.
L’arrivée de Misa va bouleverser l’équilibre que l’on croyait pourtant acquis au bout des trois premiers tomes. Amoureuse de Light, déterminée mais moins intelligente, la jeune fille est un véritable grain de sable susceptible de compromettre le tueur. Moins calculatrice, mais très imprévisible, ses initiatives vont perturber le duel limpide entre les deux hommes, et mettre Light à l’épreuve : comment va-t-il gérer l’amour de la jeune fille, et surtout l’utiliser pour se disculper ?
L’univers graphique de cette série captivante continue de scotcher. Aucun personnage ne donne l’impression d’être sous-exploité. Misa, vedette du show biz, sexy et angélique, et son dieu de la mort Rem, croisement entre un squelette et une star du rock androgyne, sont extrêmement réussis. Scénaristiquement, nous avons à chaque fois l’impression d’avoir épuisé le potentiel narratif du concept, mais la série parvient encore une fois à nous surprendre, en exploitant toutes les capacités du cahier à plein régime. Et maintenant que nous connaissons l’existence de plusieurs Death Notes, nous pouvons fantasmer sur un affrontement entre de multiples possesseurs calculateurs, aux motivations bien sûr antagonistes.
(par Thomas Berthelon)
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