Après avoir été virés du lycée, Anna et Josh connaissent un destin différent. Anna est enrôlée de force dans l’émission "Pipole Skool" parrainée par la firme Mundial, et présentée par la très poumonnée Fellaçion Karabiné.
De son côté, Josh atterrit directement dans la prison des raconteurs, où les gardiens s’amusent à monter les prisonniers les uns contre les autres. Normalement, son frère Nathan était sensé l’aider, mais il est trop occupé sur son casting féminin-prétexte à partouzes pour son groupe.
Après un premier album synonyme de grand coup dans la tronche, c’est cette fois-ci un bourre-pif dans les gencives que nous balance Raf. Le punch, l’énergie de ce deuxième opus surpassent le précédent, le sous-texte politique s’affirme, le côté sombre du scénario rock’n rollo-futuriste éloigne les protagonistes d’un simple univers comique à base de clins d’oeil, et permet certaines rapprochements avec le contexte socio-politique actuel. La partie mettant en scène Josh dans la prison illustre le vieux système de "diviser pour mieux régner", expliqué de façon didactique sur certaines pages par des dessins simplifiés à l’extrême.
Graphiquement, le visuel part dans tous les sens, très peu de cases comportent des personnages au look normal. Ils passent en effet leur temps à crier ou faire des mines d’abrutis congénitaux comme dans les scènes de déconne des mangas. On sent bien tout le plaisir que prend Raf à dessiner des têtes d’abrutis ou de mecs énervés, tirant la langue. La nervosité de son trait s’y prête très bien, à travers des cadrages tarabiscotés (les plongées et contre-plongées sont légion).
Comme pour tempérer le tome 1 qui donnait l’impression d’enfoncer des portes ouvertes en tapant sur des cibles déjà bien visées par tout le monde (la musique jetable, les blondes siliconées), le message du tome 2 rectifie le tir, en filigrane de toutes l’histoire : non au formatage quel qu’il soit, oui au libre-arbitre et aux esprits indépendants.
(par Thomas Berthelon)
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