Né le 6 avril 1952 à Bruxelles, André Van Der Elst, instituteur de formation, prend le pseudonyme de Walli lorsqu’il commence à réaliser les gags de Croqueminou dans Le Journal Tintin sur des scénarios de Noiret dès 1974.
Après avoir collaboré en 1976 avec Griffo et Monique sur le plus long récit de Jeremiah Jones pour Tintin Sélection, il revient à l’humour l’année suivante en créant la série de gags intitulée L’Oeuf toujours pour le Journal Tintin. Il est vite rejoint par Bob De Groot au scénario. Et ensemble, en 1978, ils créent pour le magazine Touky le Toucan, l’emblème des magasins de jeux belges Christiaensen.
1980 marque un tournant pour l’auteur. Après avoir épaulé Turk et De Groot sur Clifton (Une Panthère pour le colonel et le récit qui suivit, sans doute Atout cœur), il invente le petit astronaute de Cosmic Connection qui vit diverses péripéties lors de son exploration galactique, en strips et en gag. Dans le même temps, il reprend Modeste et Pompon, des personnages créés par Franquin pour le Journal Tintin en 1959. Walli prend ainsi la suite des Attanasio, Griffo, Mittéï et autre Dupont.
Rapidement, le dessinateur s’adjoint sur cette série les services du scénariste Bom avec qui il va entreprendre une collaboration au long cours, avec Modeste et Pompon donc, tout d’abord en gags, puis en alternance avec des récits plus ou moins longs. Leur dernière idée sera d’ailleurs d’envoyer ces personnages dans le passé, en 1935. À l’image des aventures vécues par Natacha dans le Journal Spirou, ils imaginent que Modeste raconte à ses neveux les péripéties de son grand-père. Cette dernière aventure au long cours est d’ailleurs inédite en album, car elle s’arrête après 46 pages sur un cliffhanger qui n’aura jamais de suite. Et pour cause...
Mais avant d’en arriver, là, toujours avec Bom, Walli réalise un court récit de deux pages sur Julie, Claire et Cécile et les autres... toujours en 1983, avant de reprendre avec lui un personnage éphémère créé par Macherot en 1956 (Klaxon) toujours pour Le Journal Tintin. Ce qui s’apparentait certainement à un galop d’essai est vite transformé : Walli est à l’aise avec l’univers animalier et il peut entreprendre de reprendre Chlorophylle.
Au début avec Bob De Groot, mais très rapidement avec Bom, Walli dessine les aventures de Chlorophylle pendant six ans, prenant de Guilmard et Dupa. Macherot valide d’ailleurs cette reprise en lui permettant de reprendre le personnage d’Anthracite, dont il avait décidé jusqu’ici de garder les droits en quittant l’éditeur bruxellois.
Entre ses trois séries (Modeste & Pompon, Cosmic Connection et Chlorophylle), Walli est omniprésent dans Le Journal Tintin à partir de 1983. Tout s’arrête pourtant brusquement lorsque le magazine s’interrompt en 1988.
Jean-Luc Vernal, le rédacteur en chef du nouveau magazine du Lombard, Hello Bédé cherche de nouveaux personnages en 1989. Est-ce en pensant à leur dernière aventure de Modeste et Pompon présentant leur héros comme un aviateur de l’entre-deux guerres, que les auteurs pensent à Gil Sinclair ? Quoiqu’il en soit, ceux-ci mêlent histoire et humour en mettant en scène ce Français américanisé vivant des aventures pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés de Flint Bottleneck.
Les deux auteurs ne ménagent pas leur peine et réalisent trois aventures de 46 pages de leurs nouveaux personnages, édité directement en album par Le Lombard. Mais la série ne prend pas. En 1993, Hello Bédé s’interrompt à son tour. Devenu directeur éditorial du Lombard après avoir repris le poste de Vernal en 1991, Yves Sente publie une quatrième aventure de Gil Sinclair, qui s’avère pourtant la dernière du personnage et de l’auteur.
Pendant vingt ans, Walli a été un auteur humoristique, pilier des éditions du Lombard, qui a pu reprendre quelques-unes des licences humoristiques les plus connues du magazine, avec Clifton, brièvement, mais surtout Modeste & Pompon et Chlorophylle.
Toute la rédaction d’ActuaBD présente ses condoléances à ses proches.
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Photo en médaillon : J.-J. Procureur.
Participez à la discussion