Démons - Par Scott Snyder & Greg Capullo - Delcourt Comics

Delcourt s’est joint aux éditeurs anglophones Dark Horse Books et Comixology Originals pour entamer l’aventure "Best Jackett Press", initiée par l’auteur plusieurs fois récompensés, Scott Snyder ; un collectif reprenant des Comics de divers horizons, misant sur la parité entre les versions numérique et papier. Un début prometteur avec ce titre, Démons qui fait la preuve une fois encore du talent du scénariste pour créer des univers classiques mais toujours efficaces !

Lam est fille de pasteur. Depuis sa plus tendre enfance, elle l’a écouté prêcher à sa façon, revendiquant la lutte contre Mal et une foi inextinguible. Peu importe en quoi, cette foi, mais en tout cas inébranlable. Une conviction que la jeune femme devra éprouver le jour où son père vient à mourir. Car l’homme d’Eglise avait un secret bien gardé dans une cave de sa paroisse : il était un des rares gardiens de l’Humanité encore en vie maîtrisant l’une des lames de l’Auréole, la matière primale.

©Greg Capullo / Delcourt Comics

Mais ce statut hors normes n’est pas la seule surprise pour notre héroïne : dans le sous-sol de l’église, une porte mène à Hell : l’Enfer ? Non, une créature venue d’une autre époque, une branche éteinte de l’Humanité mais qui a survécu dans la glace en la personne de Hellor, ancien chef de clan contaminé par la Corne, dont le penchant démoniaque est contrôlé par un diadème constitué d’Auréole.

Ensemble, avec le reste des Anges gardiens de la Terre, ils vont devoir récupérer un nouvel astéroïde pour confectionner de nouvelles lames pour continuer à protéger l’Humanité… Mais à quel prix ?

Scott Snyder joue sur un double narratif, tantôt par le biais de Lam qui découvre cette partie cachée de la vie de son père, et son héritage ; tantôt via Hell qui décrit la part démoniaque de chaque être vivant. Une structure intéressante qui permet de goûter aux deux versions de la création, avec ses représentants humains et démons dans un seul récit s’achevant sur une fin ouverte pouvant laisser espérer la poursuite d’une série.

Le dessin de Greg Capullo s’harmonise avec le scénario, grâce à un graphisme fouillé, très expressif et donnant la part belle à la gent féminine. L’encrage de Jonathan Glapion accentue le trait et souligne les différents profils, qu’ils soient humains ou démoniaques, renforcés à son tour par les couleurs de Dave McCaig, entre verts et jaunes orangés bien glauques, histoire de maintenir une atmosphère proche de l’Apocalypse tout en nous réservant quelques minces lueurs d’espoir avec les armes lumineuses des Anges, de même que le regard de Hell qui recèle un éclat de bonté en dépit d’un corps rongé par le mal.

Un premier tome pour "Best Jackett Press" qui vaut largement le détour, et qui donne non seulement envie d’y voir une suite, mais également les autres ouvrages qui de ce nouveau programme éditorial.