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Denis Falque : "La facilité n’est pas toujours une bonne chose"

Par Nicolas Anspach le 5 septembre 2008                      Lien  
Après avoir illustré la majeure partie du {Triangle Secret} de sa suite, {INRI} la grande œuvre narrative - devenue un best-seller - de {{Didier Convard}}, le dessinateur {{Denis Falque}} a embrayé avec son complice sur un polar, {Le Protocole du Tueur}, qui met en scène un jeune flic qui tente d’arrêter un serial killer.

Pourquoi avoir eu envie d’embrayer sur une nouvelle série avec Didier Convard après INRI, la suite du Triangle Secret ? Parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne ? C’est une histoire d’amitié ?

Un peu des deux ! Didier Convard est devenu, au fil du temps, un ami ! Notre collaboration était agréable et le public nous a fait confiance… Et puis, Didier, en tant que scénariste, a des idées intéressantes. Il les raconte de manière originale. Il est très consciencieux. Il relit sans cesse son scénario pour le démonter, puis le remonter, en imaginant plusieurs fins ! Quant on travaille avec un homme aussi pointu et aussi exigeant avec lui-même, on ne peut qu’être embarqué dans cette envie de se surpasser. Le scénario me porte. Cela facilite mon travail : les images naissent naturellement …

N’avez-vous pas eu le sentiment d’être dépossédé par Le Triangle Secret ? Plusieurs auteurs de renoms, tels que Chaillet, Juillard, Gine, Kraehn ou Wachs, ont travaillé sur cette série.

Non. Pas du tout ! D’autant plus que je suis arrivé le dernier dans cette équipe. C’était plutôt flatteur, pour moi, de côtoyer tous ces noms.

Denis Falque : "La facilité n'est pas toujours une bonne chose"« INRI » est la deuxième saison du Triangle Secret. Vous avez ensuite signé une one-shot sur Hertz, l’un des personnages centraux de la série. Qu’en est-il de la suite ? Un album sur le Cardinal Montespa ?

Nous avions évoqué l’idée. Mais finalement, nous allons nous orienter vers une troisième saison du Triangle Secret. Celle-ci devrait s’intituler Les Gardiens du Sang. Le cardinal Montespa aura peut-être un rôle à jouer dans ce récit, mais je n’en suis pas certain. Didier ne m’a pas mis au courant de toutes les ficelles de l’histoire. Celle-ci comportera trois albums et nous bouclerons ainsi le Triangle Secret. Je suis heureux de retourner, avec cette série, vers une période contemporaine. Didier m’a offert la possibilité, avec INRI, de changer d’époque et de ne pas m’installer dans une routine.

Contrairement au Triangle Secret, vous dessiniez la partie historique dans INRI. Cela vous pesait ?

Pas du tout ! Mais je n’aime pas rester trop longtemps dans un même univers. Heureusement, Didier alterne les décors, et l’histoire était dynamique. Cela m’a fait du bien de dessiner INRI. Je me suis aperçu que représenter le moyen-âge était difficile dans un premier temps. Mais dès que l’on a rassemblé la documentation nécessaire, les contraintes sont moindres. La facilité n’est pas toujours une bonne chose. Il faut de temps en temps se remettre en question grâce à de nouvelles donnes !

Vous l’aviez déjà fait en passant du Fond Du Monde [1] au Triangle Secret

C’est très différent. Le Fond du Monde ne me demandait pas de recherche de documentation. Il me suffisait d’inventer un univers en y incorporant quelques références à des éléments existants, mais sans plus ! Pour le Triangle Secret, nous devions être le plus réaliste possible. Surtout pour les décors !

Vous avez fait une petite infidélité à Didier Convard en illustrant le premier tome de «  La Tentation de Satan  » en 2005. Un récit scénarisé par Anne Ploy. La suite de l’histoire est-elle planifiée ?

Non. La scénariste n’a pas travaillé sur le second tome. Et puis, cette série n’a pas eu le succès que l’on pouvait espérer. L’éditeur ne souhaite pas la relancer. Pour ma part, il me serait difficile de réaliser une série en plus des Gardiens du Sang et Le Protocole

Didier Convard se plait à dire que le premier album du Protocole du Tueur contient toutes les clefs pour trouver l’identité de l’assassin. L’avez-vous trouvé ?

Absolument pas ! Il faut connaître Didier depuis longtemps pour deviner l’identité du tueur. Son épouse l’avait découvert. Aucune autre personne n’a trouvé le vrai tueur. Il faut partager sa vie de tous les jours pour comprendre. Honnêtement, lorsque j’ai découvert son nom en lisant le découpage du deuxième tome, j’ai été surpris.

Convard est également auteur complet. Sentez-vous une différence dans sa manière d’aborder le découpage par rapport à d’autres scénaristes ?

Il ne veut pas gêner le dessinateur en émettant des suggestions trop précises. Il se contente d’évoquer quelques plans pour certaines cases. Didier reste en retrait du découpage image. Je ne sais pas si cela me bloquerait qu’il intervienne plus, car je n’en fais souvent qu’à ma tête. … Je n’en tiendrais sans doute pas compte !

Extrait du T2 du "Protocole du Tueur"

Il projette deux autres cycles intitulés « Le Protocole de Dieu » et « Le Protocole des Fous » après le diptyque consacré au Tueur

Oui. Il a évoqué la question. Mais nous enchainerons avant sur les Gardiens du Sang. Nous ne voulons pas laisser trop de temps entre la deuxième et la troisième saison du Triangle Secret. Didier, grâce à ces scénarios, me tient dans une motivation constante.

Extrait du "Protocole du Tueur" T2

(par Nicolas Anspach)

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Code EAN :

Lire un texte d’actualité consacré au "Protocole du Tueur" (Décembre 2007)

Lire les 5 premières planches du Protocole du tueur

Lire les chroniques de :
- INRI T1, T2, T3
- Hertz

Lire une interview de Didier Convard : "Le Triangle secret n’aurait jamais dû paraître en BD"
Regarder une interview de Didier Convard et de Denis Falque sur le site de notre partenaire France 5

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Photo : © Nicolas Anspach
Images : © Falque, Convard & Glénat.

[1six albums parus aux éditions Delcourt, de 1997 à 2002, avec Éric Corbeyran au scénario.

 
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