Rüttingen, capitale d’Empire, ville-bastion à l’architecture toute germanique est réputée pour son Académie des Beaux-Arts. Lorsque Dieter Krantz y pose son chevalet d’aspirant-peintre, il ne se doute pas que sa formation artistique va embrasser des courants politiques révolutionnaires.
À Rüttingen, le corps professoral prône avec virulence un académisme total : pas question de dévier du dogme de l’école. Alors, forcément, dans le bouillonnement créatif d’une ville tentaculaire, les dents grincent et la contestation s’organise. C’est à ce moment que la guerre éclate…
Marqués par les récits angoissants des dix-neuvième et vingtième siècles, les auteurs de cet album ont tenté de restituer l’ambiance particulière des romans de Kafka, Buzzati ou Poe. Graphiquement, cela passe par un lavis au noir et de larges coups de pinceaux pour figurer la pénombre de l’Europe de l’Est. On regrettera que l’intrigue aborde un si grand nombre de thèmes, le récit aurait sans doute gagné en lisibilité à être moins touffu.
(par Morgan Di Salvia)
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