Le n°4348 du magazine Spirou était un peu spécial. Mystérieusement intitulé "Uorips", ses histoires étaient toutes chamboulées par un virus insidieux, le palombisme (le Marsupilami serait-il un pangolin en puissance ?), qui a retourné sans dessus dessous la rédaction. De terribles symptômes se sont manifestés dans ce numéro maladif :
Un édito et une quatrième de couverture inversées, un épisode de Spirou qui se lit de droite à gauche comme un manga, une épidémie qui envahit chaque histoire sans crier gare... Un véritable casse-tête pour le mag’ Spirou et ses lecteurs ! Cette particularité cocasse, qui casse un peu la routine, a permis de belles prouesses créatives en ce mois d’août chagrin et un peu trop endormi !
Dès la semaine suivante, la couverture du Spirou n° 4348 remettait les pendules à l’heure : les responsables de la crise du palombisme étaient arrêtés, et la vie de l’hebdomadaire reprenait son cours. On avait même droit à un poster de l’été et une double histoire de Spirou, en plus des habitués de la maison : Kid Paddle, Nelson, Dad...
On sent que la rédaction (cornaquée par le grand Morgan di Salvia qu’ActuaBD connaît bien) ne s’est pas retenue, faisant un sort à la Covid et ses protagonistes familiers (un personnage marseillais qui ne jure que par la chloroquine, ça vous parle ?). Si l’exercice de style de ces deux numéros est rigolo, on ne peut s’empêcher de penser à l’aspect brouillon du résultat : des histoires dramatiques bien dessinées côtoient des histoires cavalières, Bernstein qui donne dans le Spirou moderne et coloré, alors qu’Émile Bravo en fait un résistant candide confronté à l’horreur des déportations nazies… On en a pour son lot d’émotions !
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(par Auxence DELION)
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