Devil’s Lost Soul T6 - Par Kaori Yuki - Pika

Nous avions laissé Sorah, le garçon destiné à détruire le monde, dans une situation critique : accusé de meurtres et de kidnapping, trahi par Wraith, son fidèle serviteur-démon, il devait également faire face à l’enlèvement de Nonoha, sa fille adoptive, que Garan avait l’intention de sacrifier pour déchaîner les Enfers sur Terre !

Désespéré, Sorah se lance à l’assaut de la tour Ziggurat pour l’affrontement final tandis que Garan prépare la cérémonie qui doit lui permettre de se venger de son père et de libérer sa bien-aimée, Kiyora, devenue, il y a un siècle, le sceau-humain emprisonnant les pouvoirs du Seigneur de la Terreur. Et peu importe si, pour cela, il doit sacrifier tout le reste : famille, amis et... le monde entier !

© Kaori Yuki / Kodansha Ltd. / Pika

Tous les ingrédients sont donc réunis pour nous entraîner dans un grand final et ce dernier tome de Devil’s Lost Soul n’est pas avare d’action et d’émotion, ni de révélations. Avec son scénario à tiroirs, il nous offre un lot de retournements de situation de dernière minute plutôt convaincant, faisant participer tout le casting de la série : même un personnage mineur comme Toa la chanteuse a droit à son moment de bravoure fort appréciable.

Kaori Yuki joue, comme toujours, sur les tabous et les situations a priori dérangeantes, en particulier lors d’une certaine séquence... Mais le dénouement qu’il lui apporte arrange bien les choses, et finalement, la morale reste sauve ! Bref du Gothique et de la Dark Fantasy capables de rester grand public.

Du côté de l’action, nous avons droit à quelques monstres et à d’habiles passes d’arme à l’épée, dans la lignée des tomes précédents. Elles remplissent bien leur rôle, même si nous ne sommes pas dans un shônen manga [1], mais dans un shôjo manga [2], avec par conséqent une narration axée principalement sur les états d’âmes et les tourments des personnages.

En seulement six tomes, Kaori Yuki a bâti un univers convaincant et efficace, avec son lot de personnages pas vraiment humains, aux intentions troubles et égoïstes, baignant dans la magie et les démons, mais où l’amour triomphe comme il se doit, avec la pointe de mélancolie obligatoire en guise d’épilogue.

Certes, le registre n’évolue guère : la mangaka a presque déjà tout dit concernant les anges et les démons avec sa série culte Angel Sanctuary (1995 - 2001, 20 tomes), mais Devil’s Lost Soul en constitue dans les grande lignes une variation qui apporte son petit lot d’idées originales.

Inutile de bouder son plaisir : il s’agit d’une excellente série courte de six tomes, aux personnages attachants, aux situations bien ficelées, à l’intrigue efficace et à la narration fluide et agréable. Un condensé de ce que sait faire de mieux Kaori Yuki dans univers familier que l’on retrouve avec bienveillance, comme un vieil ami dont on connaît déjà les histoires, mais dont le charme opère toujours !

© Kaori Yuki / Kodansha Ltd. / Pika