Comès, l’auteur de Silence, est mort aujourd’hui à l’âge de 71 ans.
Souffrant depuis quelques années, il était dans l’incapacité de produire encore, Comès avait fait l’objet en avril 2012 d’une somptueuse rétrospective de plus de deux cents planches, dont le commissariat avait été confié à Thierry Bellefroid, à Liège, là-même où son idole Jijé avait fait la sienne 37 ans plus tôt.
Nous avions eu l’occasion d’écrire dans ces pages un long portrait résumant sa carrière auquel vous pouvez vous reporter. C’était un homme délicieux, discret, d’une gentillesse confondante qui appréciait pleinement ces derniers hommages qui lui étaient faits.
En janvier 2013, le Festival d’Angoulême en avait fait une version digest de 50 planches exposées au théâtre. Lors de la cérémonie des prix, Jean-Pierre Dionnet lui avait rendu un hommage. Comès était resté assis dans son fauteuil tandis que la salle s’était levée pour lui faire une standing ovation.
Quelques heures auparavant, nous l’avions retrouvé à l’hôtel Mercure avec José Muňoz, son ami de toujours, François Schuiten et le jeune Christophe Chabouté. Ces orfèvres du noir et blanc s’échangeaient leurs derniers secrets.
Ce que nous ne savions pas, c’est qu’il venait nous dire adieu. Son regard profond, son sourire, nous n’allions plus le revoir.
Hier soir, c’était l’inauguration de la Foire du Livre de Bruxelles. Nous apprenions qu’il vivait ses dernières heures. À deux heures du matin, sa compagne nous apprenait qu’il allait rejoindre Hugo Pratt, son compagnon, son complice, dans le champ apaisé de l’Histoire.
C’est le moment de relire Silence.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
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