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Disparition de Takao Saitō, père de "Golgo 13"

Par Auxence DELION le 29 septembre 2021                      Lien  
Nous apprenons le décès, à l'âge de 84 ans, de Takao Saitō, artiste révéré au Japon où il naît en 1936. Auteur depuis 1968 de "Golgo 13", le plus ancien manga toujours en publication, il était l'un des plus illustres représentants du gekiga, une forme crue, réaliste et sombre de manga destinée à un public adulte.
Disparition de Takao Saitō, père de "Golgo 13"

On en reparlera encore dans un siècle. Le grand Takao Saitō vient de décéder d’un cancer du pancréas, alors que rien ne semblait pouvoir l’arrêter : depuis 1955, le mangaka -bien qu’il rejeta le terme auquel il préféra largement celui de gekiga- était en activité, signant au cours d’une longue et fructueuse carrière des dizaines de romans graphiques. À partir de sa propre structure tokyoïte Saito Production, créée en avril 1960, Takao Saitō publie notamment Golgo 13 (prépublié dans le Big Comic) et Onihei Hankachō, adaptation graphique des romans historiques de Shōtarō Ikenami.

Parti pour devenir illustrateur, Saitō est vite attiré vers le manga en raison de son admiration pour Osamu Tezuka et les comics américains. Considérant toutefois que c’est un divertissement pour enfants, il se tourne à la fin des années 1950 vers le gekiga, un genre dramatique au style graphique et narratif sobre, dont il lance un atelier avec Yoshihiro Tatsumi, Masahiko Matsumoto et d’autres. Saitō brille dans ce genre et devient à son tour le mentor d’un certain Kazuo Koike (Lady Snowblood, Lone Wolf & Cub, Crying Freeman...)

Son plus gros hit, Golgo 13, raconte l’histoire de Duke Togo, alias Golgo 13, un tueur à gages professionnel qui se déplace partout dans le monde pour éliminer ses cibles. Tâtillon sur son "code de l’honneur", l’assassin froid et taciturne fait face à de nombreux ennemis, parfois du gouvernement, et son passé quasi inconnu est sujet à spéculations. Le manga à la longévité exceptionnelle, entré dans le Guinness Book des records en avril 2021 pour ses 199 tomes, est aussi l’un des plus vendus au monde.

© Glénat

En France, nous ne le connaissons quasiment que par l’intermédiaire de deux anthologies éditées par Glénat : Best 13 of Golgo 13 : Le Choix des lecteurs (2006), compilant plus de 1000 pages sélectionnées par les lecteurs japonais, et Best 13 of Golgo 13 : Le Choix de l’auteur (2008), tous deux très difficiles à se procurer à l’heure actuelle. S’y ajoutent les séries Survivant (Ed. Milan) et Survivant - L’histoire du jeune S (Ed. Vega Manga).

Pourtant il était arrivé très tôt dans nos contrées puisque ses pages paraissaient dès 1978 dans Le Cri qui tue, le premier magazine de manga de l’histoire la la BD francophone, soit plus de 10 ans avant la vague qui devait déferler dans notre pays dans les années 1990-2000.

© Glénat

Alors que continue toujours Golgo, désormais repris par ses associés de Saito Production, nous espérons avec ferveur que les œuvres de ce maître du polar à la japonaise nous parviendront un jour en intégrale.

(par Auxence DELION)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : © Hakim Ghodbane, CC BY-SA 4.0 / Wikimedia Commons

Glénat ✍ Takao Saitō ✏️ Takao Saitō Japon
 
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