Dans son hospice de la région bordelaise, Marie décline. Elle confond sa mère et sa fille, s’exprime aléatoirement en espagnol. Jusqu’à revendiquer Dolorès comme prénom. Son aînée, Nathalie, finit par mener l’enquête : et si sa mère avait vraiment des origines ibériques, elle dont la jeunesse reste inconnue pour toute la famille ? Direction Madrid, sans réel fil conducteur, mais avec la volonté de centrer l’enquête sur un pan essentiel de l’histoire espagnole : la Guerre Civile des années 1930.
Dans cette fiction abondamment documentée, Bruno Loth regroupe son intérêt pour l’Espagne (la série Ermo) et les destins individuels bringuebalés par la grande Histoire. Dolorès incarne un symbole de l’exil des Républicains espagnols, dont beaucoup refusaient, une fois en France, de parler leur langue maternelle tant que Franco serait vivant. La quête de sa fille emmène le lecteur dans une trame entre France et Espagne, avec de nombreuses scènes ponctuées de dialogues en espagnol, mais aussi d’instantanés de l’actualité politique récente, en particulier la naissance du mouvement Podemos.
Si on peut regretter que l’auteur oublie assez vite la trajectoire particulière de son personnage pour raconter le destin des exilés espagnols, il conserve le souci d’authenticité qui animait ses précédents ouvrages, avec une affection de tous les instants pour ses personnages.
(par David TAUGIS)
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Apprenti (Mémoires d’avant-guerre)
Ouvrier - Mémoires sous l’occupation vol.1 et vol.2
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