François, dit la Torpille, est donc chargé de retrouver un nécessaire de couture de Napoléon Bonaparte. Un objet, auquel le Premier Consul tient particulièrement, s’y trouve. Opale, une prostituée, serait en possession de l’objet. La Torpille se retrouve bien vite prisonnier de la Fourmi, étrange sosie de Bonaparte et surtout maître des bas-fonds de Paris...
Jean Dufaux signe un scénario sans réels rebondissements, et donc sans surprise. On se laisse cependant porter par un rythme de lecture agréable, où l’on suit la Torpille dans ses pérégrinations. Le personnage, sympathique, ressemble à Giacomo C. Jean Dufaux confirmait cet avis dernièrement dans nos pages, en expliquant qu’il faisait partie des personnages solaires de son œuvre : « Ils se ressemblent effectivement, explique le scénariste. La Torpille est un jeune homme qui se glisse très facilement dans les différentes couches de la société. Sa moralité est élastique, et c’est un joyeux compagnon. Il fait partie de ces personnages qui sont un petit peu solaires dans mon travail : ceux qui courent après le temps, l’argent, les femmes ». Quoi qu’il en soit, La Torpille n’est pas totalement maître de l’aventure. Le destin lui facilitera les choses, d’une manière fort convenue.
Les qualités du graphisme de Martin Jamar ne sont plus à démontrer. Le dessinateur, parfaitement documenté, excelle dans la représentation de ce Paris du début du dix-neuvième siècle. On sent qu’il prend un réel plaisir à dessiner de grandes illustrations sur toute une planche. Les physionomies de ses personnages, fort attachants, séduiront l’œil du lecteur. On regrette simplement qu’il illustre, aujourd’hui, une histoire sans vigueur.
La prochaine histoire, qui devrait être traitée en un seul volume, constituera une sorte d’examen de passage pour ce tandem.
(par Nicolas Anspach)
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