Tout débute lorsque le vaisseau spatial de Abram Pollux s’écrase sur un monde hostile. Seul survivant de l’accident, ses premiers pas sur la planète provoquent l’assassinat d’une créature indigène inoffensive, suivi d’une tentative de meurtre sur sa personne des mains d’un autre être humain au regard furieux.
A son réveil, les surprises s’enchaînent les unes après les autres à mesure qu’il apprend les règles de ce nouvel environnement. Camp de colons soumis à des conditions de vie impossibles, tempêtes vivantes et extraterrestres menaçants à l’esprit de ruche et au dessein qui nous échappe, les phénomènes incompréhensibles se succèdent les uns après les autres jusqu’à décrédibiliser la nature et les souvenirs confus du personnage principal qui découvre en même temps que le lecteur ce qui l’entoure.
Qui est vraiment Abram Pollux ? Quel était son objectif initial ? Quand s’est-il écrasé sur cette planète ? Qui est l’homme qui cherche à le tuer et pour quelles raisons ? Toutes ces questions et bien d’autres forgent une ambiance où le doute sur notre bonne appréhension des différents éléments d’intrigue est entretenu en permanence, de la première à la dernière page.
L’introduction à cette histoire de science-fiction fournit néanmoins suffisamment d’indices pour attiser la curiosité et l’envie de s’acheter un second tour de piste, alors que la partie graphique et la colorisation de Nic Klein enchantent et subliment ce voyage étrange, notamment à travers les superbes splash pages de l’artiste qui dévoilent des paysages sublimes d’une grande richesse visuelle.
Dépaysant et hypnotique à la fois, Ivan Brandon surfe avec Drifter sur la profusion actuelle de titres de science-fiction aux atmosphères cryptiques qui se développent au sein du catalogue de l’éditeur américain Image. Il offre ici à la nouvelle collection de Glénat Comics un objet dans l’air du temps.
(par Marco ZANINI)
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