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Drôles de Gaulois : Astérix et le miracle de Bobigny

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 11 octobre 2009                      Lien  
Lorsqu’il y a 50 ans, Goscinny et Uderzo inventaient Astérix dans un appartement de Bobigny, face au cimetière parisien de Pantin, ils ignoraient qu’à 500 mètres de là, on découvrirait sous l’hôpital Avicennes la plus grande nécropole gauloise d’Europe.

Notez cette date : le 15 octobre 2009. Ce jour-là, à 12h15, Albert Uderzo viendra recevoir son Doctorat d’honneur de l’Université Paris 13. Auparavant, à 11h30, il aura inauguré une plaque à l’endroit même, un HLM de la cité du Pont de Pierre, à deux pas de la rue d’Alésia, où Goscinny et lui ont créé Astérix dans la chaleur d’un mois d’août arrosé de pastis.

Pourquoi Paris 13 ? Parce qu’elle est l’une des 13 universités qui ont succédé à la Sorbonne en 1968. Elle compte aujourd’hui 22.000 étudiants répartis sur Saint-Denis et La Plaine Saint-Denis et… Bobigny, où est né Astérix.

C’est le Conseil Général qui, dans le cadre de la rénovation de l’hôpital Avicennes a piloté les recherches archéologiques qui ont mis en évidence le fait que Bobigny était une… ancienne cité gauloise d’artisans. Près de 500 tombes gauloises y ont été découvertes. Elles ont considérablement fait avancer nos connaissances des peuples de la Gaule.

C’est précisément Yves Le Bechennec, archéologue aujourd’hui responsable de ces fouilles qui a initié, avec Didier Pasamonik, l’exposition « Drôles de Gaulois » mettant en lumière la manière dont la bande dessinée et l’archéologie ont dialogué sur le cas gaulois. En effet, quand ils ont lu les aventures d’Astérix dans Pilote en 1959, les historiens découvrirent des champs d’intérêt nouveau : Au fond, cela vit de quoi un Gaulois ? Y-t-il vraiment un chef dans le village ? Et ce village, à quoi ressemble-t-il ? Avant Astérix, ces questions-là ne se posaient pas. Son succès a bousculé les recherches historiques et cet apport avait peu été souligné jusqu’ici.

Drôles de Gaulois : Astérix et le miracle de Bobigny
Dans "Arys Buck" publié dans OK Magazine (1945), Uderzo avait déjà représenté un Gaulois au casque ailé qui a pas mal de points communs avec Astérix.
DR

Astérix n’est pas le premier héros de BD gaulois : avant lui Alix de Jacques Martin (Casterman) et Aviorix de Marcel Moniquet (Heroïc Albums) figuraient au catalogue. Après, la remarquable série Vae Victis de Rocca et Mitton (Ed. Soleil) a montré qu’on pouvait raconter des histoires gauloises en s’appuyant sur une remarquable documentation. Ils seront tous présents dans l’expo.

« Drôles de Gaulois » raconte donc ce dialogue étonnant entre archéologie et bande dessinée. Les amateurs seront peut-être déçus de constater que les Gaulois ne fabriquaient pas de menhirs, ne faisaient sans doute pas du sanglier leur plat favori (c’était le bœuf, plutôt), qu’une serpe d’or ne coupe pas et que, d’ailleurs le gui ne poussa presque jamais sur les chênes. Ils découvriront en revanche que le casqué ailé d’Astérix date de 1873 et combien Alix est bien plus romain que gaulois, d’ailleurs l’armée romaine était composée à près de 50% de ressortissants de la Gaule.

L’affiche est de Blutch Grand Prix d’Angoulême 2009. Son Gaulois en costard-cravate est exemplaire de la projection que les Français ont faite sur leurs « ancêtres » au cours des siècles. Derrière son Gaulois au nez d’Achille Talon, la tour de L’Illustration, ancien imprimerie de la revue du même nom devant laquelle Uderzo passait très presque tous les jours, il y a cinquante ans…

Le colloque, sous les présidences de Pascal Ory, professeur à Paris 1 et de Jean-Claude Lescure à Paris 13, recevra des communications de Didier Pasamonik, journaliste et éditeur-adjoint de ActuaBD.com et signataire du présent article, Nicolas Rouvière, maître de conférences, à l’Université Joseph Fourier Grenoble 1., de Daniel Verba, maître de conférences, à Paris 13, de Patrick Gaumer,journaliste et auteur d’une histoire du Journal Pilote et du Larousse de la bande dessinée, de Michel Molin, professeur à Paris 13, de Sabine Armani, maître de Conférences à Paris 13, de Yves Le Béchennec, attaché de conservation du patrimoine archéologique du Conseil général de Seine-Saint-Denis et Thierry Luginbühl, professeur à l’université de Lausanne.

La Bobigny des années 1950 sera évoquée par Emmanuel Bellanger, chargé de recherches au CNRS et l’immigration italienne à Bobigny (dont Uderzo est issu) par Natacha Lillo, maître de Conférences à Paris 7.

Chaque intervention sera ponctuée d’une projection d’images d’archives de l’INA, partenaire de la manifestation.

Le dessin de Blutch pour "Drôles de Gaulois" : Entre Achille Talon et Obélix, un Gaulois fantasmé.
DR

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

DROLES DE GAULOIS
Exposition - Du 15 octobre au 30 novembre 2009
Colloque – 15 octobre 2009.

1 rue de Chablis, 93000 Bobigny
Campus de Bobigny, Bâtiment de l’Illustration
Amphithéâtre 600, 1er étage
Entrée libre
Visites de groupes sur réservation

Contact : Claudia Thien, commbob@iutb.univ-paris13.fr,- Tel : 01 48 38 84 04

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