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Du Côté du Soleil Levant #7 : "Teenage Renaissance ! David" et les charrettes du Jump

Par Aurélien Pigeat le 29 mai 2019                      Lien  
Comme tous les trois mois ou presque, le "Weekly Shonen Jump" lance de nouvelles séries. L'occasion de découvrir de nouveaux titres. Mais aussi l'obligation de dire adieu à d'autres, comme le gag manga "Teenage Renaissance! David", que l'on a peu de chances de pouvoir lire un jour en français. Et c'est bien dommage.
Du Côté du Soleil Levant #7 : "Teenage Renaissance ! David" et les charrettes du Jump
Le lycée du Louvre !
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha

Il y a un petit mois, Shueisha annonçait en grande pompe le lancement de quatre nouvelles séries. Dont la nouvelle série de Masashi Kishimoto (Naruto) : Samourai 8. [1] Mais qui dit quatre nouvelles séries dit également quatre séries qui doivent s’achever, le total des séries publiées dans le magazine de prépublication restant le même (une vingtaine de séries). Avec une incertitude jusqu’au bout sur l’identité de ces malheureux "élus", que l’on ne découvre qu’une fois le mot "fin" apposé à la fin du dernier chapitre.

Vénus entre en scène
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha

C’est le cas cette fois de Teenage Renaissance ! David. Si son classement régulier dans le Weekly Shonen Jump, en queue du sommaire, pouvait laisser entendre qu’il allait participer à la charrette, le traitement des gags manga, souvent volontairement décroché dans ce sommaire, pouvait laisser espérer une poursuite du titre. Il était cependant en concurrence directe avec un autre manga du même genre, Jimoto go Japan, qui, s’il change aussi de medium de diffusion, poursuit sa route avec un animé qui plus est.

Des classiques détournés dans le cadre scolaire
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha

Teenage Renaissance ! David, de Yuushin Kuroki, s’arrête donc au bout de 35 chapitres, et c’est bien dommage. Cette série prend place dans un lycée japonais en apparence classique et pourtant bien particulier : "Louvre High School". Lieux, personnages et situations deviennent tous des prétextes à des références à l’histoire des arts et aux grandes œuvres du patrimoine des arts plastiques. Avec une place prépondérante accordée aux arts de la Renaissance.

C’est ainsi que notre héros, David, n’est rien moins qu’une reprise du David de Michel-Ange. Ses camarades renvoient l’une à la Venus de Botticelli, l’autre à Mona Lisa. Mais l’on trouve aussi Manneken Pis comme meilleur ami de David et côté enseignant la Statue de la Liberté ou encore la Bocca della Verità. Et chaque chapitre offre au moins une reprise d’un grand tableau.

Un tableau qui viendra boucler la série
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha
Manneken Pis ou un humour tout corporel
"Teenage Renaissance ! David"

L’intrigue globale du manga mêle la vie de ce lycée et la romance entre David et Venus, tout devenant prétexte à des ratés et à des quiproquos. L’univers s’étoffe peu à peu, habilement, avec de nouveaux camarades de classe ou encore la famille du héros. Les situations, elles, s’inscrivent dans les jalons classiques de la comédie scolaire avec ses activités propres aux différentes saisons ou son festival, un peu à la manière de l’excellent Sket Dance.

L’humour apparaît d’abord assez potache, notamment à travers les interventions, toujours très liquides, de Manneken Pis. Passé ce temps d’introduction, cela s’affine pour jouer davantage des situations ou d’autres clichés de caractérisation.

La Bouche de la Vérité, responsable des devoirs
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha

Mais le gros point fort de Teenage Renaissance ! David tient naturellement à son graphisme, plus que maîtrisé, et à son champ référentiel, original et stimulant. Avec un ancrage à ce point européen, on en vient à regretter l’arrêt précoce de cette série qui aurait sans doute pu séduire un public français et enfin l’introduire à un genre, le gag manga, qui peine à trouver son lectorat chez nous. Mais son relatif échec au Japon ne devrait pas en faciliter la venue dans nos contrées.

Voilà qui est bien dommage. Mais les lecteurs anglophones pourront, en partie seulement, se faire une idée du titre via l’application légale, "mangaplus". Il suffit de se rendre directement sur la page dédiée à la série. Le dernier chapitre vient d’y paraître. Malheureusement, l’ensemble des chapitres n’y est plus accessible : seulement les 6 premiers et 6 derniers sont disponibles. Encore un regret, car il y a encore quelques jours la série y était lisible en intégralité. Raison supplémentaire de consulter régulièrement ces séries qui débutent et qui peuvent, à tout moment, faire partie d’une des fameuses charrettes du Weekly Shonen Jump. Tout en espérant qu’au vu du sujet un éditeur français ose prendre le risque, mesuré, de proposer cette série en fin de compte assez courte.

Même Odilo Redon s’invite dans "Teenage Renaissance ! David"
Teenage Renaissance ! David © Yuushin Kuroki / Shueisha

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

L’ensemble des images proviennent du site officiel mangaplus

[1Et pour être complet, voici les trois autres séries nouvellement lancées :
- Futari no Taisei par Kentarou Fukuda
- Beast Children par Kento Terasaka
- Tokyo Shinobu Squad par Yuuki Tanaka et Kento Matsuura

 
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