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Du Vent sous les pieds emporte mes pas – Par Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert – Quadrants

Par Vincent GAUTHIER le 10 juillet 2012                      Lien  
Dans une région bientôt confrontée à l'horreur meurtrière de la Première Guerre mondiale, un jeune garçon va découvrir l'amour et la beauté.

Le jeune Léon préfère prendre le chemin de l’école buissonnière plutôt que celui de la salle de classe. Son avenir est tout tracé. Il reprendra plus tard le café que tient son père. Seulement la vie dérive parfois et, au travers des petites joies innocentes de l’enfance, arrivent de grandes peines et d’immenses découvertes. Ce parcours initiatique, ce jeune Ardennais va débuter par l’événement traumatisant de la mort de sa mère. Privé de la protection maternelle, il va découvrir, à la lisière d’une forêt à l’image métaphorique, son chemin entre rêve et réalité.

Du Vent sous les pieds emporte mes pas – Par Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert – Quadrants
Du Vent sous les Pieds emporte mes Pas
Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert – Quadrants ©


C’est là qu’il va rencontrer un étrange ermite, hantant les lieux plus qu’il ne les habite, résidant dans son bateau, illusion d’un possible départ. Son futur précepteur artistique lui enseignera la peinture et le confortera dans l’idée de rester à jamais maître de son existence sans se laisser enchaîner par le pragmatisme et les compromissions. Sans nier les difficultés, une grande aspiration nécessite un grand dévouement.

les auteurs, Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert, se frottent ici à un paradoxe immanent à l’art lui-même ; comment faire pour toucher le public sans aliéner une partie de son rêve et de sa liberté de création ?

Gaëtan Brynaert livre un album aux planches superbes. Une couleur sépia, bien qu’un peu nostalgique, apporte une touche de mélancolie en accord parfait avec le récit. Sensible dans les attitudes et les expressions, son trait se fige quelque peu dans les scènes où plus de mouvement aurait été souhaitable. Avec une structure chronologique suivie et des transitions rapides, les auteurs nous emmènent des paysages des Ardennes à la mort obscure des tranchées.

Du Vent sous les Pieds emporte mes Pas
Frédéric Castadot et Gaëtan Brynaert – Quadrants ©


À travers l’apprentissage de l’art, Léon va faire la découverte de l’amour, de la déception et même parfois de la haine. La guerre qui arrive à grands pas ne peut que modifier et bouleverser l’avenir qu’il s’était tracé. Tout en étant fidèle à ses espoirs d’enfant, il va rencontrer les peines de l’âge adulte. L’insistance parfois intrusive sur le pathos est la seule délicatesse que rencontre le scénario.

Ces deux jeunes auteurs de grand talent invitent à la découverte d’un album qui fait l’école buissonnière pour mieux appréhender sa vie propre et garder dans un coin de la tête l’innocence perdue de l’enfance.

(par Vincent GAUTHIER)

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3 Messages :
  • Par contre, la finale est une franche déception. Il me semble qu’on tenait là un de ces albums qui aurait pu charmer autant les lecteurs plus conventionnels que ceux plus exigeants.

    Graphiquement, c’est très réussi : on a un réalisme illustratif pas très loin de ce que fait par exemple Berlion, mais avec plus de candeur, et davantage d’épaisseur picturale. Et l’insertion des images de René Follet fait son petit effet, c’est bien intégré.

    L’histoire démarre très bien, c’est introspectif et captivant. Les deux premiers tiers, c’est du bonbon, un petit bijou. Mais le bref épisode de la guerre vient se greffer de manière plutôt artificielle, et la fin du récit est simpliste, tiède, expédiée. On a l’impression d’un projet prévu en deux tomes écourté en cours de route, condensé à la va comme je te pousse...

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    • Répondu le 11 juillet 2012 à  12:49 :

      Parce que le lecteur" conventionnel" ne serait pas exigeant !?En revanche,le lecteur" exigeant" lui est toujours conventionnel !!...Les excès de l’auto-suffisance.

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      • Répondu par Eric B. le 12 juillet 2012 à  05:53 :

        CEUX qui aiment les lectures plus conventionnelles et CEUX qui aiment les lectures plus exigeantes, si vous préférez. N’y voyez nulle auto-suffisance, peut-être seulement une maladresse d’écriture. Pour avoir été libraire quinze ans, ces lectorats s’identifient eux-mêmes, n’ayez crainte.

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