Pour ce troisième volet des aventures de Ducobu, qui a été en partie tourné à Bruxelles, l’intrigue tourne autour d’un télé-crochet pour enfants. À cause des coupes budgétaires, l’école de Saint Potache est au bord de la ruine, poussant le directeur à vendre même les instruments du cours de musique pour faire face aux frais de son établissement. Afin de pouvoir continuer à donner cours, la professeure de musique Mlle Rateau monte une chorale avec ses élèves, ce qui lui fait découvrir les talents de chant exceptionnels de Willie. Mlle Rateau convainc le directeur d’inscrire leur petit prodige à un télé-crochet populaire dont le 1er prix est une bourse destinée à l’école du vainqueur. Mais Ducobu, jaloux du succès de Willie auprès de Léonie, ne l’entend pas de cette oreille. Aidé de son nouvel ami TGV, il invente une farce qui contraint Willie à abandonner le concours de chant. Conscient que l’avenir de son école dépend de ce concours, Ducobu décide de remplacer Willie en tant que champion de Saint Potache, bien aidé par l’inventivité de ses amis TGV et Monsieur Kitrich, qui transformeront ce piètre chanteur en rossignol 2.0.
Portée par l’humoriste Élie Semoun qui reprend son rôle de l’Instituteur Latouche et coiffe dans le même temps la double-casquette de réalisateur et coscénariste du film, cette nouvelle aventure du personnage créé par Godi et Zidrou fait aussi place nette en renouvelant presque entièrement le casting.
Pour des raisons évidentes Vincent Claude et François Viette (tous les deux ont 21 ans), ainsi que Juliette Chappey (20 ans) qui campaient respectivement Ducobu et Léonie Gratin dans les deux premiers films, n’ont pas été rappelé. Joséphine de Meaux, qui interprétait Mlle Rateau, ne pouvait reprendre son rôle à cause du théâtre. Elle a donc été remplacée par la comédienne Émilie Caen. Le père de Ducobu est cette fois-ci joué par Loïc Legendre et le rôle de la mère de Léonie est tenu par Frédérique Bel (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu et sa suite).
Excepté Élie Semoun, le seul comédien du casting original à être de retour est François Levanthal dans le rôle du directeur de l’école Saint Potache. La distribution accueille également de nouveaux comédiens, Chad Ebengue dans le rôle de TGV, le rival en tricherie de Ducobu. Léopold Moati joue Willie le bellâtre de la classe. Sans compter les apparitions de Gérard Jugnot en Monsieur Kitrich et l’humoriste Florent Peyre en présentateur télé cynique.
Enfin, Leeloo Eyme et Mathys Gros sont les nouveaux visages de Léonie et Ducobu. À propos de ce dernier, Élie Semoun ne tarit pas d’éloges pour ce jeune comédien dont c’est le premier film : « J’avais quasiment fait mon choix et à la toute fin du casting, Mathys est arrivé dans la pièce. J’étais occupé sur mon téléphone puis j’ai levé la tête, je l’ai vu et je me suis dit : pourvu qu’il soit bon acteur ! » nous explique-t-il.
Toute cette joyeuse équipe nous propose un spectacle familial et bourré d’humour. Les adultes du casting n’ont pas eu peur du ridicule durant le tournage. Ce fut notamment le cas de Frédérique Bel et Loïc Legendre qui caricaturent les rappeurs et les starlettes d’Instagram afin de se séduire mutuellement. Fous rires garantis ! Quant à Élie Semoun, ce dernier marche sur les pas d’Eddy Murphy en jouant plusieurs personnages tous aussi barrés les uns que les autres.
Trois éléments principaux soulignent la réussite du film. Tout d’abord, les scénaristes marquent une constante évolution dans chacun des personnages principaux. Aucun ne reste statique dans son rôle, ce qui apporte beaucoup de dynamisme. Ce punch est souligné par la mise en scène qui propose un découpage en séquence, finalement très proche de la lecture en bande dessinée, à chaque fois complète, avec une introduction, un corps et une chute. Le tout apporte beaucoup d’épaisseur aux personnages, tant à ceux qui étaient présents depuis le début de la série ou des films, qu’aux nouveaux très bien introduits dans ce nouvel opus.
Deuxièmement, l’introduction des scènes musicales apportent un réel bonus. À commencer par les séquences situées en dehors du télé-crochet qui comportent de réelles chorégraphies très soignées et développent tant le caractère des personnages, qu’une tonicité communicative envers le public. Une vraie bonne idée, osée, et qui ramène ce troisième film au-dessus du niveau du premier.
Enfin, le casting porte l’ensemble. Non seulement Élie Semoun renforce son rôle d’Instit Latouche avec beaucoup de profondeur et quelques références cinématographiques qui parleront plus aux adultes. Mais la qualité de prestations des enfants acteurs leur confère beaucoup de sincérité, ce qui apporte tendresse et poésie à certaines séquences plus que touchantes.
Au final, ce Ducobu 3 se révèle être un bon moment de divertissement malgré quelques gags un peu téléphonés. On ressent surtout le plaisir qu’ont eu les comédiens du casting à tourner leurs scènes. Et cette ambiance, cette bonne humeur fait mouche, particulièrement auprès de la cible du film, les enfants.
(par Christian MISSIA DIO)
(par Charles-Louis Detournay)
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Ducobu 3
Un film de Élie Semoun.
À l’affiche dès le 5 février.
UGC Distribution.