Il faut dire que les seuls évènements dans la région sont la Fête d’Éauze (Gers, début août, environ 100 km), le salon de Colomiers (novembre, 20 km) et la foire bouquiniste semestrielle de Ramonville (12 km). Que la deuxième ville étudiante de France (et quatrième agglomération en nombre d’habitants) n’ait pas à ce jour de manifestation BD est une anomalie. Celle-ci va disparaître : la mairie de Toulouse et un organisateur privé mettent au point, pour l’année prochaine, un évènement annuel qui est annoncé comme étant d’importance nationale.
Selon les informations qu’ActuaBD a pu glaner, nous pouvons supputer à ce jour que les principaux éditeurs du secteur seront présents, avec des festivités d’une ampleur nationale. L’équipe organisatrice, qui paraît très motivée, semble bénéficier de sérieux soutiens pour parvenir à ses ambitions. La Ville Rose, qui héberge le pôle aéronautique d’Airbus et Arianespace, dispose déjà de festivals d’importance comme le Printemps de Septembre et de lieux fortement attractifs comme le Musée des Abattoirs (Musée National d’art contemporain), la Cité de l’Espace, la Cinémathèque (deuxième en importance en France) et un centre-ville semi-piéton. Néanmoins, malgré les ambitions de l’ancien maire Philippe Douste Blazy en tant qu’ex-Ministre de la Culture, les manifestations soutenues par la mairie concernaient des domaines plus prestigieux, comme les beaux-arts. Le fait qu’un partenariat soit conclu est signe d’ouverture vis-à-vis d’un évènement annoncé comme populaire.
Toulouse étant une ville au centre-ville largement plus vaste que celui de la capitale des Charentes, le festival annoncé pourrait bénéficier d’un cadre superbe, à condition de rester suffisamment ramassé pour ne pas disperser ses moyens. Mais son principal atout reste la date choisie. Sous le soleil de printemps, ce festival pourrait amener ce qu’il manque à Angoulême : un soleil généreux.
(par Xavier Mouton-Dubosc)
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De nombreux auteurs de BD habitent à Toulouse (comme Serge Carrère, dessinateur de la série Léo Loden, dont le septième tome se passe à Toulouse, cf. illustration). Le groupe Milan, qui a racheté le label Treize Étrange, y a d’ailleurs son siège social.