« Ecoloville » part d’une bonne idée : projeter au travers d’une uchronie, les hypothèses politiques du projet écologique dans le cadre d’une fiction futuriste. Ainsi, en 2015, un groupe d’experts travaillant sur le projet Futurville, une cité que l’on doit construire dans l’urgence pour pallier au réchauffement du climat, visitent Ecoloville, une cité-modèle fondée en 2006 par le parti Vert avec tout l’arsenal utopique du genre : forêts dans le centre-ville, tout-vélo, etc. Mais cela ne marche pas. La voiture revient en force et le système de récupération des déchets s’avère être une affaire très juteuse qui remplit les caisses de la multinationale qui la gère.
Si l’on peut se féliciter de la démarche de l’auteur, qui a l’avantage de mettre en perspective, de façon très documentée, des questions qui devraient concerner tout citoyen bien né sur la place du politique dans notre vie quotidienne ou encore sur la responsabilité personnelle de chacun de nous dans la marche des affaires de la communauté, on se pose très vite la question de savoir ce que ce livre veut prouver. Est-il un pamphlet contre le discours écologique ? Un constat désabusé sur la réalisation d’une utopie ? Une ènième diatribe sur l’irresponsabilité du citoyen, du politique, de l’humain ?... On n’en sait rien.
Du coup, ce récit, malgré ses bonnes intentions apparentes, devient un apport de plus à la décrédibilisation du travail politique, une attitude un peu trop bien partagée par certaines classes d’opinion politique pour qu’on puisse la trouver totalement sympathique.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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