Ernesto Guevara Lynch et son fils (le futur Che) sont membres d’Action Argentine, une organisation dont le but est d’enquêter sur les activités militaires nazies dans leur pays.
Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, ceux-ci décident d’infiltrer l’Eden Hôtel, un lieu qu’ils connaissent bien pour y avoir séjourné et qu’ils soupçonnent d’être devenu une base arrière du Troisième Reich. Durant sa mission, le jeune Ernesto sera aidée par la belle Helena Werber, sa nourrice qui est devenue depuis une opératrice radio pour les S.S.
Dans ce premier volume de la série, Diego Agrimbau et Gabriel Ippoliti nous proposent une fiction basée sur des faits réels. En effet, il est reconnu que l’Argentine a hébergé plusieurs bases nazies. Si la légende parle de réseaux clandestins, la réalité est beaucoup plus sombre. L’État argentin fut très actif dans l’accueil des criminels nazis. Le président de l’époque Juan Peron déclara d’ailleurs dans ses Peron tapes que le procès de Nuremberg était une honte et une malheureuse leçon pour l’humanité.
Cette première édition est enrichie d’une interview du scénariste conduite par le journaliste Christian Marmonnier et dans laquelle Diego Agrimbau revient sur la genèse de son projet. On y apprend notamment que la famille Guevara n’a jamais résidé dans l’Eden Hôtel mais que ceux-ci ont bien été impliqués dans Accion Argentina dans les années quarante. Il ne restait plus qu’à Diego Agrimbau de laisser libre cours à son imagination en nous racontant une histoire qui aurait pu être plausible au point de vue historique. Enfin, les dessins et couleurs de Gabriel Ippoliti sont de toute beauté et forcent le respect, surtout lorsque l’on sait que ce dessinateur est autodidacte.
Vous l’aurez compris, Eden Hôtel est une des bonnes surprises des éditions Casterman à la fin de cette années, cette série pouvant se révéler un futur classique de nos bibliothèques.
(par Christian MISSIA DIO)
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