Remontons un peu dans le temps, avant que la guerre sanguinaire avec la nécromancienne ne fasse rage, lors du précédent tome. Un jeune sylvain voit le jour et grandit dans une famille aimante. Et pourtant, à l’aube de ses huit ans, le jeune Ilaw est abandonné. Son père le confie à son oncle, un bâtard de sylvain et de bleu, capitaine de navire et grand aventurier.
Un lourd secret pèse sur le garçon qui ignore encore qu’en lui germent les ténèbres qui consument tout elfe... noir ! Le « cavalier sombre » monte en lui, prêt à tuer, à étriper quiconque se mettra sur son chemin ou osera dire quelque chose de contrariant. Une puissance maléfique que son oncle, aidé d’un demi-elfe , va tenter d’atténuer, sans succès.
Dans plusieurs batailles, Ilaw laissera ce « cavalier sombre » dominer ses sentiments pour terrasser l’ennemi, mais aussi, inéluctablement, par la même occasion, prendre peu à peu possession de son âme...
Malgré l’amour d’autres sylvains, en dépit du soutien d’un sage nain, le jeune elfe n’a de cesse de lutter contre cette partie obscure de lui-même, attiré encore et toujours par les elfes noirs depuis sa tendre enfance. Finira-t-il par basculer dans le côté sombre ?
La couverture le présente comme un être redoutable et pourtant, tout au long de l’album, le jeune Ilaw laisse penser qu’il veut être un respectable sylvain. Le pire l’attend, donc ?
Le trait de Gianluca Maconi est inconstant. Tantôt somptueux, tantôt grossier, sans le moindre souci du détail, il nous livre néanmoins des portraits d’une grande qualité et de passionanntes scènes de batailles. C’est finalement le héros du récit qui se retrouve le plus mal loti : nous avons à le voir évoluer de l’enfance à l’âge adulte avec un visage insondable, aux traits incertains parfois même méconnaissables ! Quel âge a-t-il ?, se demande-t-on à plusieurs reprises : 15, 20, 30 ans ? Difficile à déterminer parfois...
Quoi qu’il en soit, ce 17e tome recèle assez de richesses pour présager de beaux tomes à l’avenir, où nous retrouverons, espérons-le, des protagonistes qui nous ont marqué ici, comme le vieux nain Sriza, un ermite sans âge au sabir attachant, comme tous les acolytes de son espèce, aperçus dans tomes précédents.
(par Marc Vandermeer)
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Elfes T17 : le Sang noir des Sylvains. Scénariste : Nicolas Jarry. Dessinateur : Gianluca Maconi. Éditeur : Soleil Celtic. 56 pages. Sortie : le 17 mai 2017. Prix : 14,95 euros.
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