Au royaume divin de Ryoza, les Tôda, sortes de dragons-serpents, possèdent un statut sacré. C’est que ces bêtes sont dressées pour la guerre et assurent la sécurité du pays. Ceux qui en ont la charge endossent donc une lourde responsabilité. C’est le cas de la mère d’Elin.
La mort soudaine, faute de soins suffisants ou efficaces, d’une partie du cheptel, lui est donc sévèrement imputée. Ce qui lui vaut une sentence radicale, en partie liée à l’origine de la jeune femme. Issue du peuple de la brume, de sinistre réputation, elle subit les préjugés et le rejet de la communauté.
Suite à ces événements dramatiques, Elin, petite fille ayant hérité de certains des pouvoirs de sa mère, entame, bien malgré elle, une quête pour comprendre et repenser les relation des humains avec ces créatures dangereuses et énigmatiques que sont les Tôda.
Adapté d’un roman jeunesse japonais de Nahoko Uehashi paru en France en 2009 aux Éditions Milan, Elin, la charmeuse de bêtes se présente ici sous la forme d’un manga en 11 volumes par Itoe Takemoto. Et ce qui séduit de prime abord réside dans l’ambiance légère de fantaisie, liée à ces créatures inquiétantes que sont les Tôda, aux pouvoirs mystiques du peuple de la brume, et dans le soin apporté à l’émotion dans le traitement des personnages et des situations.
Il y a quelque chose des univers de Miyazaki dans cette fable qui ouvre vers la quête initiatique d’une petite fille confrontée à des drames impensables. Juste et touchant, le récit semble ouvrir une quête initiatique dont on a hâte à présent de suivre l’évolution à travers le périple d’Elin.
(par Aurélien Pigeat)
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Elin , la charmeuse de bêtes. Par Itoe Takemoto. D’après l’oeuvre de Nahoko Uehashi. Traduction Emmanuel Bonavita. Pika Édition, collection seinen. Sortie le 23 janvier 2019. 192 pages. 8,05 euros.