Quatre jours avant la découverte du corps, les clients du Hot Rock Motel, situé dans la région désertique du Nevada, font connaissance. Tous attendent d’assister au premier essai nucléaire qui doit être lancé quelques kilomètres plus loin.
La dernière à arriver sur les lieux est une jeune femme asiatique du nom d’Emma Wong, dont la beauté subjugue tous les hommes présents. Face au mystère qui l’entoure, les questions sur ses motivations fusent et elle finit par attiser à la fois la méfiance des uns et la convoitise des autres.
Le lecteur devient dès lors le témoin d’un véritable jeu de masques ponctué de coups de théâtre violents et de révélations bouleversantes. Débutant comme un huis clos parfois oppressant, le récit nous emmène vers une résolution explosive dans tous les sens du terme.
Le personnage d’Emma Wong est particulièrement bien travaillé, son passif nous éclairant parfaitement sur la détermination sans faille qui l’anime. Les autres protagonistes ne sont pas en reste, apportant à leur tour leur lot de mystères et de secrets bien gardés.
Le dessin de Laura Guglielmo est d’une incroyable expressivité. On savoure la diversité des apparences féminines comme masculines, même si celles-ci s’avèrent bien souvent trompeuses. L’usage des couleurs acidulées correspond très bien à l’époque des années 50, bien que la palette soit assez restreinte, Laura Guglielmo se contentant généralement d’étaler de l’orange, du bleu et du jaune. Certaines cases, par leur traitement, pourront rappeler des œuvres de David Hockney, entre autres.
Quant à la mise en page, elle sert la narration de manière efficace, rendant la lecture fluide et agréable. On pourra également apprécier la finesse des dialogues et du texte en général.
Une bande dessinée de grande qualité, dont l’ambiance devrait ravir les amateurs des romans d’Agatha Christie.
(par Tahani Biernat)
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