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En Tchétchénie – Par Rash et Tamada – Vertige Graphic

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 août 2007                      Lien  
Ou les pérégrinations d’un French Doctor dans une Tchétchénie dévastée par la guerre. Une fiction qui permet de récolter quelques éléments sur une guerre méconnue.

La bande dessinée a cet avantage : celui de rendre lisible des choses très complexes, parfois même insupportables à entendre. Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa était le récit d’un enfant qui avait vécu l’incroyable expérience de la bombe atomique. Palestine, une nation occupée de Joe Sacco, donnait un point de vue palestinien sur l’Intifada. L’une et l’autre de ces œuvres sont publiées chez Vertige Graphic. On comprend dès lors la démarche de la collection Chroniques du proche étranger : celle de rapporter un témoignage qu’aucun autre support –que ce soit le documentaire télé, le livre d’histoire ou le roman - ne peut rendre avec la même émotion.

Avec des personnages de fiction et un scénario inspiré de faits réels, Tamada et Rash se sont penchés sur une guerre qui se passe aux portes de l’Europe, dans le Caucase. En juillet 2000, neuf mois après que la seconde guerre en Tchétchénie ait commencé, un jeune médecin français travaillant pour une ONG et son chauffeur parcourent le pays dévasté. Cette pérégrination est l’occasion d’évoquer le sort de la Tchétchénie qui, depuis près de trois siècles, vit sous le joug de Moscou : les guerres du Caucase, les déportations de 1944 et les deux guerres qui ont abouti à ce que Grozny ne soit plus qu’un champ de ruines. On n’imagine plus qu’elle a été une ville avec des cinémas, des théâtres, des bibliothèques où les gens vivaient paisiblement il y a quelques années encore. Le spectacle hideux de la guerre, la brutalité et la bêtise de la soldatesque, la condition précaire des réfugiés,… rien ne nous est épargné.

Dommage que le dessin par trop sommaire et certains propos d’un romantisme proche de la niaiserie enlèvent un peu de gravité à l’histoire de ce peuple digne.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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2 Messages :
  • En Tchétchénie – Par Rash et Tamada – Vertige Graphic
    25 août 2007 03:17, par rash et tamada

    Mister Pasamonic, libre à vous de ne pas aimer le style de la BD, mais nous aimerions revenir sur « le romantisme proche de la niaiserie enlevant un peu de gravité de l’histoire de ce peuple digne ». Les amis tchétchènes à qui nous avons pu présenter cette BD, ont précisément aimé que nous ne nous bornions pas à une présentation calamiteuse, toute en « gravité » de la situation, mais que nous parlions aussi de ces moments de rire, d’émotion, de normalité. Ce sont souvent les dernières manières d’exister, tenir debout, dans un conflit aussi désastreux que celui en Tchétchénie. Ce que vous appelez « niaiseries » ne sont peut être finalement que des tranches de vie... Et l’objectif de la BD était précisément de donner au lecteur quelques clefs pour comprendre l’histoire et l’identité tchétchène, modestement, et la difficulté d’intervenir dans des contextes aussi complexes et violents. Merci en tout cas d’avoir parlé de la BD. Bien à vous. Rash et Tamada.

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  • En Tchétchénie – Par Rash et Tamada – Vertige Graphic
    13 septembre 2007 14:39, par Marcel Jouannaud

    En réponse à Didier Pasamonik : Moi, j’ai beaucoup aimé cette BD. Quand je l’ai lue je revenais tout juste du Caucase où, avec une caravane de huit véhicules et 50 personnes (voir http://babelcaucase.free.fr), nous venions de voir les réfugiés tchétchènes dans la vallée du Pankissi en Georgie, nous avions été refoulé à la frontières d’Azebaïdjan, pour aller à Grozny, par les autorités russes avec la complicité des autorités françaises et nous étions ensuite allés dans les camps de réfugiés tchétchènes en Pologne où on laisse pourrir ces gens (6000 personnes dont 50% d’enfants) dans des conditions misérables. Et la question est : qu’est-ce que l’on peut faire ? Rash et Tamada font partie de ceux qui ont fait quelque chose, avec leur moyen que personnellement j’apprécie sur la forme mais cela n’a pas une grande importance. Ce qui importe, c’est de parler encore et encore de cette histoire là. La sortir, les sortir de l’oubli. Et ça, c’est pas facile.

    Marcel Jouannaud

    PS : vous dites que c’est un peuple digne, je suis entièrement d’accord avec vous. Mais certain pourrais vous (me) dire aussi que c’est romantique et niais.

    Voir en ligne : En Tchétchénie – Par Rash et Tamada – Vertige Graphic

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