Western, huis-clos, jeu de massacre : Canicule incarne la noirceur du début à la fin. Dans le genre, une pierre angulaire. L’adaptation cinématographique d’Yves Boisset avait bien restitué la violence envahissante de cette course au magot, autour d’une ferme isolée. Ici, les personnages n’ont même pas le bénéfice d’une séduction sulfureuse. Ils guettent. Des proies, un avenir, une bonne surprise, un partenaire, sexuel ou autre...
On peut en effet résumer cette intrigue à une lutte féroce entre divers aigris pathétiques pour la cagnotte d’un bandit en fuite. Seul face à tous les autres, il n’attire pas plus la sympathie. Tout au plus, son fatalisme serein tranche avec la rage des assaillants, plus ou moins organisés, plus ou moins motivés.
Beau challenge pour Baru, plutôt habitué aux décors froids et gris, à la densité urbaine, au béton massif, que d’évoluer dans cette Canicule. Des couleurs, des paysages aérés, la nature à portée de ballade. Le contraste avec le règlement de compte qui se déroule frappe d’autant. Personne n’a le beau rôle, et personne n’est gagnant.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Canicule - Par Baru, d’après Jean Vautrin - Casterman
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
notre interview à propos de l’album
Ici et là
> Angoulême 2010 : le Grand Prix va à Baru
> "Je me sens plus chorégraphe qu’écrivain" (entretien en novembre 2010)
> "Ce Grand Prix me donne la frite" (entretien en janvier 2010)
> Les Années Spoutniks T4
> L’Enragé (intégrale)
> Fais péter les basses, Bruno !
> Noir